UNE NUIT SANS ÉCLAIRAGE MALGRÉ L’INSÉCURITÉ AMBIANTE

Cette nuit, Grenoble participait à nouveau au "jour de la nuit" : une initiative visant à couper toutes les lumières entre 21h et 23h en ville. S'il est très sympathique de pouvoir admirer les étoiles, l'initiative dans une ville aussi gangrénée par l'insécurité est complètement déconnectée de la réalité. 

HIER, COUPS DE FEU EN PLEIN MARCHÉ À SAINT-BRUNO

Chacun a encore en tête la fusillade spectaculaire de jeudi, alors que des criminels ont tenté de braquer un fourgon à 10h du matin en plein Cours Jean Jaurès. Grenoble se remettait à peine des évènements que hier matin, place Saint-Bruno, alors que le marché battait son plein avec la foule habituelle, plusieurs coups de feu ont été tiré en l'air devant un bar qui a déjà été le théâtre de fusillades juste devant par le passé. Les Grenoblois vivent désormais au son des armes à feu... jusqu'à ce que l'un d'eux devienne victime collatérale comme ça aurait pu être le cas jeudi avec cette balle dans la façade d'une pizzeria.

LE DÉNI DE RÉALITÉ DE LA MUNICIPALITÉ

Loin de tirer une quelconque conséquence de cette réalité violente, Eric Piolle et ses élus n'ont pas eu une seule réaction à tous ces évènements cette semaine. À la place, le jour même du braquage du fourgon, ils publiaient un dossier de presse vantant le "jour de la nuit" : une opération d'extinction des lumières hier soir pour "sensibiliser à la pollution lumineuse". Leur sens des priorités est toujours stupéfiant.

pub grenoble piolle
Pendant que les Verts/LFI entendent faire la leçon sur la pollution lumineuse, le contrat avec JCDecaux signé par Yann Mongaburu quand il était président du SMMAG prévoit les panneaux de pub lumineux...

UNE "AMBASSADE DE LA VIE NOCTURNE"...

La municipalité souhaitait profiter de cette extinction des lumières pour "préfigurer une «Ambassade de la vie nocturne»" avec des citoyens volontaires. Une énième usine à gaz qui ne servira à rien si ce n'est à donner l'illusion d'une prise d'initiative alors qu'ils font du surplace. Objectifs : "valoriser les activités culturelles, artistiques et festives de la ville après la tombée de la nuit. • Améliorer la sécurité et le bien-être des habitants et visiteurs pendant leurs sorties nocturnes. • Encourager une vie nocturne respectueuse des riverains tout en favorisant l’attractivité de notre ville". On en rigolerait si ce n'était pas aussi cynique d'oser afficher de telles ambitions quand ils font dans les faits exactement l'inverse. 

UN FREIN DE PLUS POUR LES GRENOBLOIS

Il ne leur vient pas une seule seconde à l'esprit qu'éteindre les lumières est précisément l'opposé de ce qu'il conviendrait de faire s'ils souhaitaient vraiment "améliorer la sécurité" des habitants [NDLR : si c'est leur objectif, on les invite plutôt à se saisir de la main tendue d'Alain Carignon pour avancer sur le sujet]. Que ça ne favorise évidemment pas "l'attractivité de notre ville", bien au contraire : les Grenoblois dont déjà de nombreux n'osent plus sortir le soir par peur d'une agression sont encore davantage enclin à rester chez eux plutôt que de se promener dans des rues noires. 

PAS DE TRAMWAY POUR LA SOIRÉE

Pour aggraver l'assignation à résidence, il faut ajouter à l'extinction des feux l'interruption de la circulation des tramways toute une partie de la soirée sur de grosses portions du réseau... puisqu'ils ne peuvent pas circuler dans le noir. Les années précédentes, la ville mettait en place l'extinction sans même se coordonner avec le SMMAG qui gère les tramways, surprenant de nombreux habitants. Le syndicat des transports présidé par Sylvain Laval expliquait alors qu'"aucune discussion ni coordination n’ont été possibles avec les élus de la Ville de Grenoble". Comme d'habitude les Piollistes prennent leurs décisions en solitaire, sans consulter leurs partenaires.

LE 38100 CURIEUSEMENT ÉPARGNÉ 

Notons qu'une grosse partie du sud de Grenoble a été épargnée par l'expérience et a pu conserver son éclairage hier. Comme une reconnaissance par les Verts/LFI que les quartiers du 38100 sont davantage concernés par les problèmes de sécurité et donc nécessitent de garder des lumières pour dissuader. Dès lors, il conviendrait que les Piollistes acceptent de faire intervenir la police municipale dans ces quartiers plutôt que de lui interdire d'y aller après 19h ! Mais pour cela, il faudrait qu'ils acceptent enfin de l'armer et de renforcer les effectifs : ce qu'ils refusent puisque ça ne rentre pas dans leur doctrine. Pendant ce temps, les Grenoblois de ces quartiers qui sont des citoyens (et des contribuables !) au même titre que les autres n'ont pas droit aux mêmes services.

En bleu les quartiers concernés par l'extinction des feux. Le sud épargné.

ÉCLAIRAGE PUBLIC : LE GROS MENSONGE PIOLLESQUE

En temps normal, l'éclairage grenoblois n'est déjà pas la panacée. Souvenez-vous du gros mensonge d'Eric Piolle interrogé par Apolline de Malherbe sur BFM TV il y a quelques semaines : il assurait alors que "il n'y a jamais eu d'extinction nocturne" à Grenoble et que sous son mandat il n'a "pas baissé l'éclairage des rues". Interrogé par le Dauphiné quelques heures plus tard, l'adjoint Alan Confesson avouait lui-même "une baisse d'intensité lumineuse après 22h" (donc une baisse d'éclairage..) et "certains squares qu’on a décidé d’éteindre" ! Une contrevérité de plus de la part du Maire sans honte.

2000 POINTS LUMINEUX SUPPRIMÉS EN VILLE

En 8 ans, près de 2000 points lumineux ont été supprimés en ville. Le fameux "plan lumière" du premier mandat a en fait plongé Grenoble dans le noir. Les Grenoblois le voient bien, et pas seulement hier soir avec le "jour de la nuit" : l'éclairage est moindre, aggravant le sentiment d'insécurité et la mauvaise fréquentation dans nombre de secteurs. Parc Condé, les parents d'élèves avaient même organisé une opération "amenez vos lampes frontales" pour réclamer sans succès le rétablissement de l'éclairage alors que les enfants se retrouvaient à jouer dans le noir à la sortie de l'école en hiver !

DES STRATÉGIES D'ÉVITEMENT DE LA PART DES JEUNES FEMMES

Les Grenoblois, et les Grenobloises particulièrement s'adaptent en conséquence et mettent en place des stratégies d'évitement. Nous relayons le témoignage de ce père de famille trouvé sur X (ex Twitter) et datant d'il y a quelques jours à propos du manque d'éclairage dans le quartier des Eaux Claires : "Ma fille de 19 ans change ses habitudes, trouve des techniques d'évitement et sort le moins possible. Elle marche vite, regarde derrière elle. Ce manque d'éclairage est anxiogène et stressant". C'est aussi ça, la réalité de la gestion Verts/LFI : derrière leurs grandes envolées sur le patriarcat, leurs décisions sont un danger particulièrement pour les jeunes femmes.

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LE DOGME L'EMPORTE SUR LE RÉEL

Après une semaine marquées par les coups de feu, alors que les problèmes d'éclairage aggravent le problème d'insécurité, les Grenoblois auront eu le privilège de pouvoir rencontrer l'adjointe à la "tranquillité publique" Maud Tavel hier à "l'atelier obscurité" de la municipalité pour son "ambassade de la vie nocturne". À défaut d'avoir vu une quelconque prise de position de sa part pour les nombreux phénomènes de délinquance extrême qui ont miné Grenoble depuis cet été. Quel que soit le sujet, le système Piolle est bloqué en boucle sur le même fonctionnement : des incantations qui n'entrainent aucune actions et/ou des réponses qui n'ont rien à voir avec le problème. Combien de temps cela durera-t-il ?  

 

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