MICHEL DESTOT PARTAGE LES ANALYSES DU GROUPE D’OPPOSITION
Très absent des médias depuis la fin de son mandat, il y a plus de 10 ans, l'ancien Maire PS Michel Destot a accordé une interview à France 3 Alpes. Son constat sur l'état de la ville rejoint, pour des points essentiels, celui du groupe d'opposition.
L'IMPASSE FINANCIÈRE
Premier constat posé par celui qui fut Maire pendant 18 ans : la ville est "en panne sur le plan financier". Il déplore la hausse vertigineuse des impôts décidée par Piolle pour "obtenir un budget équilibré" (et pas pour un prétendu bouclier social et climatique qui n'est que de la poudre aux yeux), et constate "qu'il n'y a plus de grands investissements". Et pour cause : chaque année depuis 2014, la majorité municipale surgonfle ses investissements prévus dans le budget primitif de l'ordre de 20 millions d'euros de plus que ce qu'ils dépensent réellement.

PAS DE CAP
"Il n'y a surtout plus de cap. C'est ce qui me semble aujourd'hui le plus dramatique, de ne plus savoir où l'on va" ajoute Michel Destot. On ne peut là encore que lui donner raison. Les décisions des Rouge/Verts obéissent à une logique court-termiste, purement électoraliste : ils engagent un projet si celui-ci leur permet de communiquer dessus pour endormir les gogos qui ne se penchent pas sur les détails. Pas de vision globale de l'aménagement de la ville, et leurs discours sur Grenoble en 2040 ou en 2080 ne sont que des incantations qui peinent à masquer leur inefficacité d'aujourd'hui.
LA SÉCURITÉ TOUJOURS D'ACTUALITÉ
France 3 pose évidemment une question sur la sécurité, après le meurtre tragique de Lilian Dejean il y a quelques semaines et alors que nous avons connu cette année 25 fusillades. Dont encore une hier, à 10h30, en plein milieu du Cours Jean Jaurès, avec l'attaque d'un fourgon de transport de fonds par une bande de criminels armés de kalachnikovs. Une nouvelle fusillade en pleine ville, des voitures qui tentent de s'enfuir, un fourgon en feu... Des scènes particulièrement choquante pour les nombreux riverains et passants. Le far-west grenoblois que refusent de voir les Piollistes alors que les actes d'extrême-violence se cumulent.
Nouvelle scène de western hier à Grenoble...
"IL FAUT ABSOLUMENT DE LA VIDÉOSURVEILLANCE"
À ce sujet Michel Destot rejoint les mêmes propositions que celles portées par le groupe société civile d'Alain Carignon. Il martèle ainsi : "il faut absolument de la vidéosurveillance. [...] Il faut absolument que cette vidéosurveillance puisse être réinstallée partout, dans tous les quartiers de Grenoble. [...] Il faut aussi des moyens supplémentaires pour la police et la police municipale". Preuve que ces mesures ne sont pas le dogme d'un seul camp. Il n'y a qu'Eric Piolle qui refuse de s'en saisir malgré la main tendue d'Alain Carignon qui lui a écrit pour proposer d'avancer ensemble sur le sujet malgré leurs différends.
M. DESTOT VEUT UNE GAUCHE INDÉPENDANTE DES VERTS/LFI
Après quelques considérations de politique nationale, France 3 lui demande si pour les prochaines élections municipales à Grenoble "la gauche doit être unie ou le PS doit faire entendre sa propre voix". Réponse sans appel : "le PS et tous ceux qui voudront porter une alternative à la municipalité actuelle". Un coup de couteau de plus dans la fameuse union de la gauche vantée par les Piollistes, alors qu'ils ont explosé ce camp politique en mille morceaux et qu'ils sont désormais combattus par leurs alliés d'hier.
" IL PEUT Y AVOIR UN RETOUR D'ALAIN CARIGNON"
Évoquant le reste du spectre politique, Michel Destot constate ensuite qu'Eric Piolle ne se représentera pas, et reconnait " qu'il peut y avoir un retour d'Alain Carignon" , ce qui est bien dans la tendance qui s'exprime actuellement. Mais de son point de vue de socialiste il "ne correspond pas à l'attente" pour une raison tout à fait fallacieuse. Motif invoqué : "la Ville de Grenoble est à gauche". Ce genre d'analyse est un peu trop facile car elle a déjà été démentie par le passé, et encore très récemment.
UNE ANALYSE INVALIDÉE EN 1983... ET EN 2024
C'est en effet en se reposant sur un tel constat un peu trop rapide qu'Hubert Dubedout a été sèchement battu au premier tour en 1983. Dans un passé beaucoup plus récent, cet été même pour les élections législatives qui ont connu une très forte participation, les Grenoblois ont voté à 51% pour la gauche dans son ensemble. Grenoble n'est donc pas tant "de gauche" que ça : la moitié des électeurs rejettent clairement les Verts/LFI et leurs alliés. C'est la même chose pour la ville de Toulouse, où la gauche représente 51,2% aux dernières législatives... et le Maire est de centre-droit.

LE TRAVAIL D'ALAIN CARIGNON L'A RENFORCÉ...
En parallèle les observateurs s'accordent sur le fait que le président du groupe société civile a une grosse longueur d'avance désormais impossible à rattraper en termes de travail fourni, de maitrise des dossiers de la ville et de propositions qui collent à la réalité de Grenoble. Celui qui caracolait en tête de l'opposition en 2020 en faisant 25% a, de l'avis général, bien renforcé son socle ces dernières années, le portant plutôt à 30% ou au-delà. Ce bien sûr grâce à une prise de conscience généralisée des grenoblois sur l'état de la ville, avec une succession de décisions et de prises de positions impopulaires de la part de la majorité municipale.
... ET IL ÉLARGIT SON SOCLE
Mais aussi grâce à son travail de terrain minutieux qui a conforté Alain Carignon comme leader de l'opposition. Un travail qui paye puisqu'il a élargi le champ de ses soutiens, étant désormais rejoint y compris par d'anciens colistiers d'Emilie Chalas (Renaissance). Un collectif pour l'alternance composé de femmes et d'hommes nouveaux, engagés pour incarner le renouvellement à Grenoble et dont le porte-parole est Clément Chappet, travaille par ailleurs déjà à ses côtés.
LE JEU EST TRÈS OUVERT
Les jeux pour 2026 sont donc très ouverts. Côté opposition, l'avance de l'équipe Carignon s'est considérablement renforcée. Pendant ce temps l'équipe Piolle n'est plus dominante comme elle a pu l'être par le passé, usée par les affaires, par son bilan, par l'usure de 10 ans de mandat. Et elle sera concurrencée par une ou des listes de gauche dissidentes retrouvant un peu de couleur, ce qui devrait encore l'affaiblir. Dans un tel contexte, la bascule est tout à fait envisageable dans 17 mois... si les différentes personnalités et collectifs qui souhaitent le changement à Grenoble tiennent compte de la réalité des rapports de force.
Le constat de Michel destot est le constat des grenoblois.La ville à gauche ça ne veut plus rien dire les grenoblois veulent un changement radical de ces années Piolle …Michel destot devrait proposer à Alain Carignon de participer au groupe de travail avec « Grenoble le changement » et de faire partie de la liste aux prochaines élections. les clivages gauche droite les grenoblois n’en veulent plus et de personnes non plus. Ce serait un geste fort de deux anciens maires expérimentés qui ont servis les grenoblois pendant 31 ans et aiment leur ville et respecter les grenoblois …..
Pour être clair, avant piolle j’étais plutôt de gauche. Avec piolle, j’ai vite déchanté, dégouté.J’ai redécouvert l’implication de Alain Carignon, de Clément Chappet, le travail au quotidien de l’équipe d’opposition aux Conseils Municipaux et Grenoble Le Changement, un pertinent collectif citoyen 😉
Donc Mr Destot, à l’instar de beaucoup de Grenoblois, par la faute de piolle :-), mais grâce à Alain Carignon et au travail de son équipe, je suis « passé à droite » pour faire au mieux pour l’avenir de la Ville.
Piolle accumule les claques :
– condamnation pour favoristisme,
– critiques des anciens Maires Destot et Carignon,
– place aux enfants retoquée par le Tribunal,
– vente d’une villa retoquée par le tribunal,
Piolle cumule les casseroles :
– dette,
– violence,
– fermetures de commerces,
– tags.
Quand ce désastre finira-t-il ?
C’est surprenant que Michel DESTOT revienne sur le devant de la scène médiatique, même ponctuellement.
Est-il en train de préparer un coup, de monter une équipe, pour désigner un éventuel candidat de la gauche sans LFI et les verts.
En tout cas, son analyse est en effet la bonne, et rejoint celle de l’opposition.
Ce qui laisse penser au delà des clivages qu’un bloc qui part d’une gauche centriste à la droite peut remporter les élections autour d’un socle « commun » ou « proche ».
Finalement si on raisonne sur le plan électroral, il faudra savoir qui sortira en tête, les deux « premiers » candidats.
Le bloc LFI/Verts étant susceptible d’être l’un d’entre eux, est-ce que la droite sera l’autre bloc, car seule une pseudo alliance éventuelle – qui pourrait apparaitre contre-nature mais qui ne l’est pas en écoutant Destot – peut vraiment faire barrage à l’actuelle majorité.
Car très clairement en qualité d’électeur, même si je n’ai pas voté pour Destot, je pense qu’il est nettement plus fréquentable que les rouges et verts, et si une plateforme commune rassemble des modérés, exploitons la, en dehors des médias, pour préparer une alternative, donc ne tombons pas dans les clivages bien devastateurs…cf situation nationale.
Tout ceci ne résout pas la première question, pourquoi Destot sort de sa tanière ?
Je l’ai vu discuter avec Colas-Roy et certains intellectuels de gauche mais de là à se réinscrire dans la scène grenobloise, je ne comprends pas.
Je partage votre analyse car effectivement la seule solution est de s’entendre. Le serons nous tant il y a de vieilles querelles !
Mon entourage est très à gauche et je constate une évolution atypique dans leurs intentions de vote :
– Au niveau national, un soutien constant aux partis du NFP.
– Au niveau local, un rejet massif du Piollisme et de ses futurs héritiers.
Voter Contre le « système Piolle » en 2026, puis Pour le « système Mélenchon » en 2027, revient à un paradoxe assumé par nombre d’entre-eux.
Le CONCRET de la ville et des « insuffisances » (pour être poli…) des élus, leur a progressivement sauté au visage.
Dans le film de propagande municipale, le rôle du grenoblois enjoué, participatif, fier du « Progressisme tiers-mondiste » en vigueur, les a lassés…
Les enseignants de gauche, confrontés au Réel d’une salle de classe et des « parents-copains » d’élèves en embuscade, grimacent.
Au VO comme ailleurs, se faire traiter de « FACHO QUI DISCRIMINE » finit par rendre tout autant injurieuses les injonctions morales des Piolle, Confesson, Garnier, Namur, Lheureux… Beaucoup à gauche sont pris en sandwich…