FERMETURE DE BIBLIOTHÈQUE : « PAS DE RÉALITÉ ALTERNATIVE » POUR LES ÉLUS
Jeudi soir, la réunion de l'union des habitants du centre-ville avec les élus dans une salle comble a été particulièrement houleuse. Pendant près de 3h, les critiques ont fusé de toute part. Nous revenons dans cet article sur la première partie de la réunion consacrée au devenir de l'ilot République.
LES ÉLUS INCAPABLES DE RÉPONDRE AUX CRAINTES
Le système Piolle avait envoyé au front l'inénarrable Gilles Namur (adjoint aux espaces publics Verts/LFI), l'adjoint de secteur et au commerce Alan Confesson (LFI) et l'adjointe à la "tranquillité publique" Maud Tavel (Verts/LFI). Aucun d'entre eux n'est parvenu à convaincre les 200 habitants présents, particulièrement remontés contre la municipalité.
ILOT RÉPUBLIQUE : L'IMMOBILISME EN ACTION
Et dès le premier sujet, la tension était palpable. Un agent de la ville a procédé à la présentation du projet pour l'îlot république, cette verrue hideuse en plein centre vivement contestée et dans un état de décrépitude avancé. Et à peu près... rien n'est prévu. La ville a installé une résidence d'architecte qui a fait 6 propositions de scénarios qui ne sont "pas faisables, l’intérêt c’est de questionner et d’en discuter"... Elle va désormais engager des bureaux d'études pour "pousser un peu plus loin la réflexion". L'art de bouger sans avancer.
RIEN DE PRÉVU SAUF... LA FERMETURE DE BIBLIOTHÈQUE
Rien n'est formellement prévu par les élus... sauf la fermeture de la bibliothèque installée sur l'ilot. Un projet arrivé en catimini, qui ne figurait pas dans les orientations du plan lecture adopté en début de mandat (ce dernier affirmait même que "seule la bibliothèque Centre Ville bénéficie d’une notoriété importante"). Il consiste à centraliser la lecture à la bibliothèque d'étude et du patrimoine à Chavant, en fermant les bibliothèques du centre-ville (ilot République), du jardin de ville, et une partie de la bibliothèque Kateb Yacine (Grand Place). À rebours de la logique de développement des bibliothèques de proximité qui prévalait jusqu'à ce qu'Eric Piolle arrive en 2014 et torpille le réseau de lecture publique.
UN COLLECTIF POUR SAUVER LA BIBLIOTHÈQUE
Le collectif "gardons nos bibliothèques du centre-ville", qui a lancé une pétition contre ce projet, a alors pris la parole, dénonçant cette volonté imposée de la municipalité sans concertation : "il est temps que la municipalité comprenne que toute ville a besoin d’un centre-ville attractif qui ne soit pas menacé par les fermetures (...) Allez vous continuer à fermer les bibliothèques comme vous l’avez commencé dès votre premier mandat ? Votre projet est-il de revenir comme il y a 50 ans à une seule bibliothèque ?".
LES ÉLUS SE DÉDOUANENT
Le directeur des affaires culturelles de la ville avait été envoyé au pupitre par les élus pour défendre le morceau. Visiblement mal à l'aise face à une salle très hostile. On peut le comprendre : il devait porter le poids d'un projet politique dont il n'est pas à l'origine, assumant les responsabilités à la place des élus qui se dédouanent en envoyant un agent municipal au front pendant qu'ils tâchent de se faire oublier bien installés dans leur fauteuil... Une méthode malhonnête de plus en plus utilisée par le système Piolle pour brouiller les pistes et embrouiller le citoyen sur qui prend les décisions.
LA NOVLANGUE NE FONCTIONNE PLUS
L'employé de la ville a alors répété une formule malheureuse : "il n’y aura pas de fermeture mais un déménagement". Cas d'école de la méthode Piolle consistant à travestir la réalité par les mots. Ces éléments de langage ont soulevé une énorme bronca de la salle, évidemment pas dupe, fustigeant les "mensonges" municipaux. Après de 10 ans de comm' et de discours grossiers pour endormir les Grenoblois, le stratagème ne fonctionne plus.
POUR ALAN CONFESSON (LFI), C'EST "UN GAIN"...
Un habitant a dû demander à entendre les élus plutôt que les agents pour qu'enfin l'adjoint de secteur Alan Confesson daigne prendre la parole. Provocateur, le roquet insoumis en chef a osé affirmer que pour les habitants, cette fermeture est "un gain" avec le transfert à Chavant qui permettrait un équipement plus grand. Hurlements de la salle. "C'est exactement ce qui vous a été présenté" a-t-il insisté comme si une simple présentation devait valoir adhésion des habitants !
... ET IL N'Y "PAS DE RÉALITÉ ALTERNATIVE"
L'élu mélenchoniste a également rappelé à tout le monde l'essence autoritaire et anti-démocratique de sa culture politique d'extrême-gauche. Pour clore le débat, il a lancé : "il n'y a pas de réalité alternative. La réalité, ce sera ça". Fermez le ban : les piollistes ont décidé et n'écouteront personne. Tant pis si le même adjoint explique qu'ils n'en sont qu'à une "étape exploratoire" pour l'ilot République : pour la bibliothèque, la fermeture est déjà actée.
L'UNION DES HABITANTS VEUT UNE CONCERTATION
À l'union des habitants qui demandait simplement à être associée à un groupe de travail et une vraie concertation, Confesson se contentera ainsi de répondre qu'il "prend acte" de la demande... On sait déjà à quoi s'en tenir. C'est d'autant plus déplorable que des possibilités d'extension de la bibliothèque du centre-ville existent avec les locaux dévolus à des boutiques éphémères voisins. Mais l'argument du manque de surface est un trompe-l-oeil car en réalité, la municipalité exsangue entend centraliser pour réaliser des économies sur le dos des bibliothèques.
LE BULLDOZER MUNICIPAL
À deux ans du terme du mandat, l'équipe Piolle poursuit donc sa fuite en avant. Face au bulldozer municipal, la gronde monte : en témoigne la salle entièrement hostile jeudi soir, ou la création spontanée d'un collectif pour garder la bibliothèque. Vous pouvez d'ailleurs signer leur pétition en vous rendant sur cette page. Les éléments de langage pour endormir les foules ne font plus mouche et l'attitude des élus qui refusent toute remise en cause exaspère de plus en plus : la page Piolle est en train de se tourner. Dans la douleur.
Nous reviendrons sur les autres sujets abordés au cours de cette réunion dans un prochain article.
Votre résumé est l’exacte réalité de ce qui c’est dit jeudi soir. Grenoble est saccagée et aura besoin de temps pour retrouver une atmosphère « apaisée », terme si cher à cette municipalité. Je regrette néanmoins que par manque de temps les sujets n’aient pas été plus développés, que la sonorisation ait été déplorable et que la jeune génération ne se soit pas déplacée . 90% de têtes blanches, dont la mienne. C’est dommage et cela laisse entrevoir une désaffection évidente du devoir civique. Réveillons nous. A.D.
Point important que soulève Dechelette : « 90% de têtes blanches » parmi l’assistance à la réunion.
Inquiétant et tristement récurrent…
Lorsque Gre passe sur le grill… ou sur le billard, les forces vives locales peinent parfois à observer sa réalité en face et saisir la nécessité de rester à son chevet.
« Grenoble est malade ? Allons boire un coup à sa santé pour se changer les idées ! »
« Refaire le monde » inspire davantage que de « retaper la baraque » grenobloise, qui penche trop à gauche et finit par nous tomber à tous sur la gueule !
Dommage.
Nous convenons entre potes quadras et quinquas, que les bibliothèques, même rikikis, même paumées aux fins fonds de nos quartiers, nous ont beaucoup aidé à grandir, puis à vieillir.
Hélas, des Mélenchon à Paris ou des Avrillier, Piolle… ici, bénéficient de la Jeunesse Éternelle et fixent les Justes Causes pour nos mioches.
On ne fait plus trop le poids…
Test