L’EXTRÊME-GAUCHE VA-T-ELLE TUER LA RECHERCHE/INDUSTRIE À GRENOBLE ?

Tout le week-end, le collectif "STop Micro" organisait une mobilisation à Grenoble et Crolles pour s'opposer à la micro-électronique. L'initiative n'est pas isolée, et de plus en plus la question mérite d'être posée : la culture ambiante d'extrême-gauche grenobloise peut-elle avoir raison de notre exceptionnel écosystème université/recherche/industrie ?

LA PHRASÉOLOGIE HABITUELLE

STop Micro, à l’origine des manifestations, se définit comme « un collectif qui lutte contre l'accaparement des ressources et les nuisances causées par les industries locales, en particulier celles de la microélectronique (Soitec et STMicroelectronics) ». Cette bonne vieille phraséologie chère à la gauche collectiviste, où les entreprises « n’utilisent » pas une ressource comme le leur permet la loi : forcément elles se « l’accaparent ».

Banderole pour appeler à manifester déployée sur le bâtiment du cinéma Pathé Chavant..

TOUJOURS S’ATTAQUER À CE QUI TIRE LE TERRITOIRE VERS LE HAUT

Il est évidemment légitime de s’interroger sur l’utilisation de l’eau. Mais curieusement, on n’entendra pas "STop Micro" fustiger...  la pollution de la nappe phréatique grenobloise, la plus polluée de France, connue depuis 2017. Et s’insurger contre l’inaction des élus Verts/LFI bien au courant de la situation mais qui se contentent de communiquer plutôt que d’agir réellement en mettant les concernés autour de la table. Les élus de la majorité Piolle se sont ainsi contentés de porter plainte et gesticulent avec la Métropole quant à un transfert de compétences pour le suivi de la ressource en eau. Pendant ce temps, rien n’avance.

RIEN N’EST JAMAIS SUFFISANT À LEURS YEUX

La malhonnêteté intellectuelle empêche également ces groupuscules de voir les efforts des industriels pour limiter leur consommation. STMicro par exemple augmente continuellement ses volumes d’eau recyclés et a déjà réduit la consommation de 40% par plaquette produite en 5 ans. La société va évidemment poursuivre sur cette voie mais rien ne sera jamais suffisant pour les militants.

LE FAUX-NEZ DE L’IDÉOLOGIE ANTI TECH

Ils utilisent en fait le sujet de la ressource en eau comme un faux-nez, comme une bonne excuse car avant tout animés par un rejet pur et simple de tout développement technologique. On retrouve ainsi une vieille marotte de l’extrême-gauche locale, finalement très réactionnaire, cette idée que le monde se porterait forcément mieux sans technologie. Comme s’il était préférable de jeter au rebut toutes les avancées pour les conditions de travail ou la santé par exemple. Alors que l’on peut évidemment interroger l’usage de la technologie sans rejeter le principe même de progrès.

LE FLORISSANT ÉCOSYSTÈME GRENOBLOIS ANTI-TECH...

On ne le rappellera jamais assez : c’est le progrès technologique qui a, à chaque fois, permis à l’humanité de vivre mieux. Jamais les idéologies. Ce qui n’empêche tout cet écosystème idéologue de fleurir à Grenoble. Autour de STop Micro, on  est en fait jamais très loin des « Extinction Rebellion », « Dernière Rénovation » « Scientifiques en Rébellion » ou le fameux « Alternatiba », très proche des élus Rouge/Verts grenoblois. On va retrouver un peu toujours les mêmes militants sur les différentes actions de contestation (contre ST, contre Total, contre le festival « tech & fest » à Alpexpo…).

Alternatiba, ATTAC et consorts multiplient également les actions contre les banques, ici BNP Paribas. Sans jamais fustiger Eric Piolle, le Maire Vert actionnaire d'une société qui vend des logiciels de sécurisation financière à des banques - dont BNP...

... AU MÉPRIS DE L'ENJEU DE SOUVERAINETÉ

Avec les micro processeurs, se pose pourtant un enjeu de souveraineté. Les Verts ont déjà sabordé la filière nucléaire française qui garantissait une énergie propre et à bas coût, tout comme ils s’attaquent à Total comme si on pouvait en un claquement de doigts se passer de moteurs thermiques demain. Sans Total, ce sont les majors américaines qui fixeront le prix de l’essence des français et elles feront comme ils le font avec le gaz de schiste (que les Verts ont bloqué aussi) : nous le vendre 4 fois plus cher qu’à leurs ressortissants. On peut se poser la question de savoir si tous ces groupuscules ne sont pas financés chaque fois par des lobbys industriels étrangers quand on voit à qui profite le crime, à moins qu'ils ne soient « seulement » des idiots utiles.

LES DÉRIVES DE L’EXTRÊME-GAUCHE

Au-delà de la vitrine « présentable » des collectifs et groupuscules tendance écolo identifiés, il y a l’arrière-boutique, cette nébuleuse d’extrême-gauche qui légitime le recours à la violence et aux dégradations. Destruction d’antennes-relais, de pylônes électriques, incendie du pont de Brignoud pour perturber l’approvisionnement en électricité de ST, incendie du centre de culture scientifique et technique (!)… Des opérations de sabotage anti-tech qui s’ajoutent à la liste des incendies criminels de l’ultra gauche à Grenoble contre d’autres symboles : la liberté de la presse avec les locaux de France Bleu, la religion avec l’église St-Jacques, la démocratie avec la salle du conseil municipal de Grenoble…

L'incendie criminel des lignes à haute tension pour perturber Soitec et ST Micro a endommagé le pont, paralysé la circulation de milliers d'automobilistes et fait des millions d'euros de dégâts.

Ils poursuivent dans la violence puisqu'en manifestant ils ont parsemé leur itinéraire de slogans sur les murs  type "ST génocidaire, manager une balle dans la tête " et appellent à mettre " St en feu avec les ingénieurs au milieu". Ils sont plus tolérants avec Piolle à Singapour.

LES PONTS AVEC LES INSTITUTIONS

Ces discours anti-tech ne se limitent malheureusement pas à quelques militants isolés puisqu’ils trouvent des relais au sein même des institutions. Et notamment au conseil métropolitain, où les communistes / verts / LFI portent régulièrement un discours à minima ambigu quand il n’est pas carrément opposé à l’écosystème université/recherche/industrie. Régulièrement, ils se perdent en tergiversations pour ne pas voter des délibérations de soutien aux acteurs de l’écosystème scientifique et industriel grenoblois. Un très mauvais signal envoyé.

En conseil métropolitain, intervention de Dominique Spini, la coprésidente du groupe d'opposition d'Alain Carignon, contre la "rengaine anti pôles de compétitivité".

LE PORNO DANS L’ASCENSEUR…

Eric Piolle lui-même ne fait pas mystère de sa sensibilité anti-tech (lui qui est pourtant passé par HP…). On se souvient de sa sortie provocatrice sur la 5G qui ne servirait qu’à « regarder du porno dans les ascenseurs ». Laissant le Maire à ses fantasmes, les acteurs de cette nouvelle technologie avaient été nombreux à lui répondre en listant toutes les avancées que permet la 5G, pour les opérations chirurgicales par exemple… ou la limitation des émissions de C02 !

LE TRIPTYQUE QUI SAUVE GRENOBLE

Avec ce cas de fenêtre d’Overton (des militants radicaux ouvrent le débat avec violence sur un sujet, des plus « modérés » s’en saisissent, et en bout de chaine des élus commencent à suivre : on passe de l’impensable au radical à l’acceptable), le risque est de voir vaciller le dernier motif de fierté grenoblois : cet écosystème université/recherche/industrie fruit de décennies d’efforts collectifs, qui garantit encore à Grenoble des emplois, maintient une ville qui se précarise à toute vitesse la tête hors de l’eau, et permet de la faire valoir autrement que par les tristes statistiques de la délinquance ou du niveau d’imposition fiscale.

UNE RESPONSABILITÉ COLLECTIVE

Car allons au bout du raisonnement : faut-il mieux conserver ces fleurons de la microélectronique sur notre territoire et ainsi bénéficier de leurs externalités positives ? Ou tout faire pour les saborder et laisser le monopole à d’autres géants américains ou asiatiques qui seront bien moins regardants sur les normes sociales et environnementales ? Il relève bien de notre intérêt collectif de maintenir le niveau de cet écosystème qui nous permet de briller non seulement au niveau national mais également européen et international. Et cela commence avec les élus locaux qui, par leurs prises de position scrutées et interprétées, ont une responsabilité plus écrasante que les autres.

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