VÉLO À GRENOBLE : QUE CACHENT LES CHIFFRES ?
Chacun l'a bien compris, l'ère du temps est à la louange du vélo et la doxa politico-médiatique locale martèle l'idée que Grenoble en est la capitale.
UNE CONSULTATION DE LA MÉTROPOLE
C'est dans ce contexte d'autosatisfaction ambiante que la Métropole a lancé en 2022 une consultation sur les autoroutes à vélo (chronovélos). Le Dauphiné Libéré d'hier (23 février 2024) consacre une pleine page à l'analyse des résultats de l'étude. Avec une accumulation de chiffres dithyrambiques qui méritent d'être décortiqués.
LES USAGERS S'ESTIMENT EN SÉCURITÉ...
Premier chiffre mis en avant : 95 % des utilisateurs de ces pistes (sur les 3800 à avoir répondu à l'enquête) disent s'y sentir en sécurité. Encore heureux, le concept consistant à réserver une large voie séparées des autres modes de circulation aux vélos. Il serait d'ailleurs de bon ton d'en faire de même pour les piétons : sur les boulevards par exemple, la piste cyclable intégrée au trottoir les met constamment en danger face aux deux-roues (trottinettes notamment) qui s'approprient l'espace.
... MAIS 1 RÉPONDANT SUR 10 JUGE LE RÉSEAU "PAS PRATICABLE TOUTE L'ANNÉE"
Bémol à ce sentiment de sécurité : près d'1 personne sur 10 juge que le réseau d'autoroutes à vélo n'est pas praticable toute l'année. Le DL explique que sont ainsi mis en cause, outre parfois trop de cyclistes aux heures de pointe, les "problématiques de bris de verre, de manque d’éclairage puis de balayage de feuilles". Les problèmes d'incivilités/malpropreté de la ville nuisent également aux cyclistes...
AGUTTE SEMBAT : 1 USAGER SUR 5 INSATISFAIT
Parmi les tronçons qui concentrent le plus de mécontents, on retrouve... le boulevard Agutte Sembat avec 18% d'insatisfaits, en raison de la trop grande proximité des bus. C'était pourtant le point d'orgue du plan de circulation du premier mandat : l'interdiction à la circulation aura isolé le centre, entrainé un report du trafic et de la pollution sur les axes où se concentrent notamment des établissements scolaires... et figure donc dans le top 3 des pistes les plus décriées par les cyclistes eux-mêmes. Quel succès.
FRÉQUENTATION : LES COMPTEURS ET LA HAUSSE EN TROMPE L'OEIL
Pour justifier de la hausse de la pratique cycliste à Grenoble, les chiffres de passage des compteurs sont régulièrement mis en avant, avec des hausses en pourcentage à 3 chiffres, des chiffres de comparaison par rapport à 2016 voire à 2008... Il convient de rappeler d'une part que les chiffres des compteurs sont forcément en hausse puisqu'on passe de 5 compteurs en 2017 à 31 en 2023. Et d'autre part qu'en 2024, on recense 12 000 000 de passages devant ces compteurs. 32 000 par jour, soit l'équivalent de 16 000 cyclistes qui font un trajet domicile-travail.
LES VRAIS CHIFFRES DES PARTS MODALES INVITENT À L'HUMILITÉ
16 000 sur 450 000 habitants de la métropole, on est encore loin du tout vélo. Donc certes, la pratique a augmenté, et heureusement vus les moyens consacrés (encore 9 millions d'euros pour des chronovélos à Mistral / Lys Rouge : est-ce la priorité ?). Mais les chiffres des parts modales dans la métropole invitent à relativiser : 7% des métropolitains se déplacent en vélo. Les % de hausse paraissent donc incroyablement élevés... parce qu'on part de très loin.
LES PROMESSES LARGEMENT ENTERRÉES
La promesse d'Eric Piolle et Yann Mongaburu, Président du SMMAG lors du précèdent mandat, était pourtant de "tripler la part modale du vélo d’ici 2020". Elle était alors de 4%. C'est raté. Et comme le relevait le Dauphiné en 2022, l'essentiel de la hausse tient à une augmentation de la pratique à Grenoble : dans les autres communes, l'augmentation se mesure entre 3 et 5% ! Autre élément qui inviter à un peu d'humilité : nous en sommes aujourd'hui à 34 kilomètres de piste chronovélo alors que 49 étaient promis pour 2020.
LA POLITIQUE CYCLABLE CRITIQUÉE PAR LES MILITANTS DU VÉLO
Face à ce bilan bien en deçà des discours, le journaliste-cycliste Philippe Descamps (un proche d'Avrillier !) avait d'ailleurs donné une conférence à Grenoble il y a un dans laquelle il dézinguait la politique de Piolle/Mongaburu, accusant ce dernier de "n'avoir absolument rien compris" au modèle cyclable de Copenhague (où 49% des habitants circulent en vélo). « J’avais affaire à quelqu’un qui ne connaissait rien à rien. Il était déjà dans son projet d’Agutte-Sembat. Je lui ai expliqué pourquoi c’était dangereux, il n’a pas entendu. J’ai découvert qu’il ne connaissait pas la littérature sur la dangerosité des bidirectionnelles » enfonçait-il le clou. Le ressenti des usagers sur Agutte Sembat lui donne raison à posteriori...
AUTRES MODES DOUX : ATTENTION À L'IMMOBILISME
Au-delà de la question des seuls cyclistes se pose celle du développement des autres modes doux. Là aussi, pas de quoi pavoiser. Grands oubliés des politiques de mobilités, les déplacements piétons sont en baisse de 10% depuis 2019. Quant aux transports en commun, le réseau stagne depuis 10 ans, et nous n'avons pas encore retrouvé les fréquentations d'avant COVID. À ce sujet, assez ironiquement, les Rouge/Verts n'ont que le mot gratuité à la bouche... mais ne l'ont pas mise en place, n'ont pas développé les infrastructures et ont en plus explosé la dette du SMMAG !
UNE AUTRE VISION NÉCESSAIRE
En axant leur comm' sur le tout vélo, les Verts ont fait de ce mode de transport un objet politique alors que l'histoire cyclable de la ville remonte à bien avant eux. Avec en plus une méthode de développement déjà contestée. D'un point de vue écologique, cette politique vélo-centrée uniquement les coupe des moyens d'augmenter la part modale du mode de transport le plus vertueux qui soit : la marche à pied. Demain, une organisation des mobilités vraiment efficace nécessitera de travailler au développement d'alternatives suffisantes (transports en commun, sécurisation des trajets piétons) pour une évolution vertueuse des pratiques, sans créer des tensions qui dressent les usagers les uns contre les autres.
Gustave Rivet , je me suis amusé a Compter les passages de vélos pendant 1 heure et j’ai constaté que 1 sur 3 était des uber ? Bien loin des grenoblois allant au travail !
Piolle écolo ne comprends rien !!!Les piétons aujourd’hui ils sont en danger qu’en marchand sur les trottoirs de Grenoble
Je suis d’accord, il faut développer la marche à pied. Et la meilleure solution pour encourage la marche, c’est les chronovélos ! L’un des meilleurs exemples est la chronovélo avenue Marcelin Berthelot. La piste cyclable a été séparée du trottoir, il n’y a plus de conflits entre cyclistes et piétons. Il n’est plus possible pour les voitures de stationner sur la voie cyclable, ce qui évite aux cyclistes d’être obligés de rouler sur le trottoir. Enfin, avec la suppression d’une voie de voiture, la rue est plus calme et plus agréable à traverser à pied.
Des enjeux terribles à notre porte, souffrances, larmes et morts. Et nos grands ado pédalent, pas contents des bus …
Merci de la part des piétons qui marchent le long de la digue. Il a bien été tracé une voie pour les cycles afin de laisser la digue aux piétons (très nombreux pendant les beaux jours.
Malheureusement les vélos circulent toujours parmi les piétons. Moins qu’avant car un bon nombre sait lire les panneaux… ceux qui s’entêtent ce sont les récalcitrants les plus dangereux. Le plus bel exemple c’est un cycliste qui m’a dit : je circule ici car il y a moins de vélos. A ma réponse lui disant que ce n’était pas sa place il m’a dit je vous ai déjà répondu…
Pathétique article.
Le changement des raleurs. Rien ne va, rien ne va, gnagnagna. 0,0 proposition, juste de la critique
Pathétique réponse (raleurs ?) ! Des propositions il y en a : il n’y a qu’à lire ce site mais aussi de simples cytoyens sur d’autres médias. Seulement la mairie (et vous) n’écoute pas, aucune concertation, mieux elle fait le contraire de ce qui se fait à l’étranger qui a fait ses preuves et impose des autoroutes à vélos bidirectionnelles.
Et je ne vois pas la votre … de proposition : tout va bien !?
Comme quoi…, la « Vélorution » grenobloise pédale un peu dans le vide, avant le sacre définitif de la « Petite Reine ».
Souvent, ce vide se retrouve occupé par un vulgaire « Piéton Roi », piégé sur certains axes, par des cyclistes en pleine bourre à l’approche de la ligne d’arrivée.
Mais l’inoffensif marcheur redoute encore davantage la furieuse trottinette grenobloise.
Ces machines fusant sur les trottoirs sont-elles programmées pour atteindre, à terme, les 80km/h ? Dépasser les100km/h ? Plus ?
Les « pilotes » au guidon sont-ils Urgentistes ? Leurs montures considérées comme « Véhicules Prioritaires » ? Le port de la casquette Nike est-il obligatoire pour se protéger en cas de chute ?
Un dispositif municipal à 1,2 millions d’euros, « Trottinons Cool » est-il envisagé pour « renforcer le travail » de « l’Ecole à Vélo », inaugurée en grandes pompes, mais sans profs ni élèves ?
La rue Diderot complètement abandonné par la ville et par la métro une piste cyclable pour rejoindre fontaine vient d’être finie les cyclistes sont contents cependant pour rejoindre cette piste les cyclistes prennent le trottoir de la rue Diderot. Un dysfonctionnement d’une rue à une autre je l’ai signalé au fil mais pas de retour notre rue est totalement méprise et le squat de rue Antoine polotti qui nous pourri la vie au quotidien on ne peut même plus ouvrir nos fenêtres bref un ras le bol complet. !!!! Et biensur un trottoir dégueulasses la métro est plus investi à nettoyer du côté des squatteurs que du côté des habitants de la rue Diderot. Nous sommes totalement abandonnés !!!