TOUR PERRET : COURSE DE VITESSE POUR INAUGURER AUX ÉLECTIONS MUNICIPALES…

L'arbre qui doit cacher la forêt de l'abandon du patrimoine grenoblois bénéficie de toutes les attentions municipales. De retard en retard la municipalité craint de ne pas achever les travaux de rénovation de la Tour Perret avant mars 2026, la date des élections municipales.

Son calendrier actuel tombe très bien : fin 2025/Début 2026. Elle met donc les bouchées doubles.

LA MUNICIPALITÉ APPELLE LES GRENOBLOIS À L'AIDE !

Le chantier d'un montant de 15,5 millions d'euros est financé par l'Etat (5 millions) et le Département de l'Isère (3 millions). En réalité, 12,5 millions d'euros pour la tour elle-même. Soit 4,5 millions d'euros à la charge de la ville pour la partie travaux. Mais elle ajoute 3 millions d'euros pour la refonte du parc Paul Mistral financés, eux, à 40% par le Feder (Europe). Un chantier de 15,5 millions pour lequel elle doit sortir au total "seulement" 6,3 millions d'euros. Malgré ces aides et son matraquage d'impôts des Grenoblois (+30%), la municipalité a osé lancer une campagne de mécénat et de dons espérant trouver ainsi un million d'euros. À ce jour elle a obtenu 82 000 €...

IL N'EST QUESTION QUE DU CHEF D'OEUVRE DE BÉTON BÂTI PAR L'ARCHITECTE

Les élus Rouge/Verts grenoblois tiennent à ce chantier comme à la prunelle de leurs yeux. La Tour Perret et le béton armé ne sont évidemment aucunement leur tasse de thé, ils n'éprouvent aucune passion pour Auguste Perret, l'architecte. Ils font même l'impasse sur le fait qu'il a été le premier président de l'ordre des architectes en 1941, notoirement antisémite, qui a accepté un décret la même année limitant à 2 % le nombre d’architectes juifs. On imagine leurs positions s'il n'y avait cette urgence! Alors qu'Il n'est question que du "chef-d'œuvre de béton bâti par l'architecte"...

Alors que la ville est exsangue, ne peut plus investir pour assurer le minimum vital de la vie quotidienne des grenoblois (trottoirs, chaussée, propreté...), le budget municipal concentre les crédits sur cet investissement au détriment de tout le reste.

COUVRIR LES ABANDONS DU PATRIMOINE DES GRENOBLOIS

La raison en est simple : il s'agit de couvrir par une com' assourdissante tous les abandons du patrimoine grenoblois. Nos gros malins espèrent qu'en pleine campagne électorale les médias s'extasieront sur cette rénovation et que tout le reste pourra passer à l'as.

LES ÉGLISES PROPRIÉTÉS DE LA VILLE SE DÉGRADENT

Car Grenoble, par exemple, compte très peu d'églises dans son patrimoine, ce qui est une chance du point de vue budgétaire : St-André, St-Louis, St-Bruno. Ces églises se dégradent pourtant avec des infiltrations d'eau, des plantations qui poussent sur les toits et les façades. La Collégiale St-André doit fêter bientôt ses 800 ans. Dans quel état sera-t-elle ?

L'ANCIEN MUSÉE DE LA PLACE DE VERDUN ATTEND 20 MILLIONS D'EUROS

La municipalité a également abandonné l'ancien Musée des Beaux Arts de la place de Verdun qui a eu 150 ans en 2022. Un anniversaire que Piolle ne risquait pas de fêter ! Il avait même caché le rapport sur le coût de sa rénovation, et sans l'intervention du groupe d'opposition les grenoblois auraient ignoré qu'il faut entre 18 et 20 millions d'euros pour le remettre en état. Chaque année qui passe renchérit le coût des travaux. Pourtant les médias parlent du "chantier pharaonique" de la Tour Perret sur la base de la com' municipale... Alors que le Pharaon budgétaire n'est pas la.

LA VILLA KAMINSKI EST ABANDONNÉE À L'ULTRA GAUCHE

Dans la liste on trouve la villa Kaminski, classée édifice remarquable, propriété de la ville, abandonnée par les Rouge/Verts à leurs amis de l'ultra-gauche qui peuvent mener "leurs luttes anticapitalistes" et peut être nombre d'actes de violence dans la ville à partir de ce lieu qu'ils détruisent consciencieusement. En réalité c'est tout le patrimoine des grenoblois qui part en fumée pendant que les médias consacrent des pages à la Tour Perret.

LA MUNICIPALITÉ A SUPPRIMÉ L'ADJOINT AU PATRIMOINE

La municipalité n'a d'ailleurs plus d'adjoint au patrimoine ce qui simplifie les choses. Personne pour en parler ou répondre. La politique est donc conduite au fil de l'eau et les associations du patrimoine décrètent l'état d'urgence. Les grenoblois ont appris également grâce au groupe d'opposition que la municipalité vendait la chapelle des Pénitents de la rue Voltaire, également dans un état de vétusté avancé. Cet édifice du XVII eme siècle dispose aussi d'un mobilier splendide, lié à son histoire. Que deviendra-t-il ?

L'ORANGERIE ATTEND DEPUIS 2018 ...

D'autant que la municipalité choisit toujours l'opacité pour ces opérations immobilières. Jamais d'appel d'offres ouverts permettant une concurrence transparente. Toujours ces "appels à projets" qui permettent de choisir sans aucun pluralisme : le couvent des Minimes, le restaurant le 5 attribué à des amis. L'Orangerie, boulevard Jean Pain, attribuée en 2018 par un "appel à projet" à un groupe à l'origine duquel figurait Guillaume Laget, un apparatchik négociateur des Verts pour les élections.

... UN DÉBUT DE TRAVAUX

En 2022 dans le DL (25/9/22), Clément Berthet faisait le point et les opérateurs annonçaient une ouverture pour... début 2024. Quoi qu'il en soit, 6 ans après cette mirifique procédure et annonce, l'Orangerie poursuit sa décrépitude. Il ne s'est rien passé et ça n'a pas ému nos phares locaux. Ni ne les a interrogés sur leur méthode !

ARRIVER PENDANT LA PÉRIODE ÉLECTORALE ...

La Tour Perret est donc bien un arbre qu'il faut entretenir et valoriser. Si l'argent manque, gageons que d'autres investissements d'entretien, sociaux ou sportifs seront retardés pour financer à tout prix ce projet dans le calendrier électoral. Le reste n'a aucune importance pour nos communicants.

Dans ce calendrier idéal la municipalité espère achever les travaux à l'automne 2025 et réaliser dans la foulée "tout le travail scénographique et l'aménagement interne de la tour à réaliser pour pouvoir accueillir le public", a indiqué Valérie Vacchiani, la directrice de projet pour la Ville.

38 PERSONNES À LA FOIS QUI NE PENSERONT PAS AU RESTE DU PATRIMOINE

Pendant la campagne électorale, les grenoblois demanderont à visiter à nouveau la Tour Perret, réclamant un ticket, pour monter au sommet : en montée/descente la tour ne pourra recevoir que 38 personnes à la fois et la terrasse accueillir 19 personnes maximum. La municipalité Piolle espère que le temps perdu dans la file d'attente empêchera toute question sur le vaste patrimoine abandonné de la ville.

Attention, ça ne se passe jamais comme prévu.

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