TGV PARIS-GRENOBLE EN PÉRIL : LE GRAND DÉCLASSEMENT
Une note interne de la SNCF, révélée par Le Parisien, fait état de réflexions pour revoir à la baisse l'offre de certaines lignes jugées peu rentables. Dont la ligne TGV Paris-Grenoble. Merci qui ?
UNE NOTE QUI LAISSE À CRAINDRE LE PIRE
Si la SCNF dément avoir pris une quelconque décision pour l'instant, le document évoqué notamment par Alpes 1 laisse craindre le pire. Sont ainsi envisagées la suppression pure et simple des lignes concernées, ou encore l'idée de mettre à contribution les collectivités locales pour combler leur déficit. Quand on connait l'état des finances de la ville de Grenoble et de la métropole, au taux d'impôt record et tout de même surendettées, il y a de quoi craindre le pire si cette dernière option venait à être retenue.
LES SÉNATEURS LR SE MOBILISENT
Michel Savin, Frédérique Puissat, Damien Michallet, Sénateurs (LR) de l'Isère ont immédiatement réagi en écrivant au Premier Ministre pour demander des garanties de maintien de la ligne : "nous devons, élus, collectivités, milieux économiques et habitants de la Métropole, du Grésivaudan, du Vercors, du Trièves et de Matheysine, être mobilisés pour pérenniser la desserte TGV entre Grenoble et Paris. Il n’est pas concevable que la SNCF puisse envisager la dégradation voire la suppression d’allers et retours sur plusieurs amplitudes horaires d’une journée de travail entre notre territoire et la capitale".
LE SILENCE DES HABITUELS BEAUX PARLEURS LOCAUX
Pas un mot en revanche du Sénateur EELV Guillaume Gontard, du Maire de Grenoble Eric Piolle, du Président de la Métropole Christophe Ferrari (PS repenti), de tous ces élus d'habitude si prompt à s'égosiller à la première micro-annonce qui n'engage à rien. Quel contraste avec le concert pour l'hypothétique RER grenoblois, toujours pas financé, prévu pour 2035 si ce n'est plus tard, et qui a été l'occasion de multiples tribunes et prises de position.
L'ISOLEMENT DE GRENOBLE S'AGGRAVERAIT
Réduire la ligne Grenoble-Paris reviendrait pourtant à aggraver l'isolement de Grenoble, déjà considérablement enclavée. Alors que Bordeaux est désormais à 2h de Paris, alors que les métropoles de Toulouse, de Nice ont su se battre pour obtenir le financement de lignes à grande vitesse, nous sommes toujours à 3h de Paris avec des TGV directs très rares et aucune voie dédiée. Une situation évidemment dramatique pour l'attractivité de la "capitale des Alpes" qui n'en a plus vraiment le rang.
L'ABSENCE DE LGV FRAGILISE LE PROJET RER ...
L'absence de ligne grande vitesse dédiée qui rapproche Grenoble de Paris a également un impact sur les TER et leur fréquence, car la ligne unique entre Grenoble et Lyon est forcément saturée. Cette situation fragilise donc le projet de RER, comme Alain Carignon l'avait rappelé dans un tweet : "le projet de RER grenoblois en panne démontre que l’absence de ligne TGV St-Exupéry/Grenoble qui soulagerait les lignes actuelles est la faute originelle qui pénalise notre territoire. Les autres régions ont obtenu ce que nos élus locaux n’ont pas demandé".
... MAIS LE PLUI NE PRÉVOIT PAS DE RÉSERVE FONCIÈRE
Mais le glorieux PLUi voté par Eric Piolle, Christophe Ferrari et leurs amis ne prévoit aucune réserve foncière pour réaliser cette ligne à grande vitesse entre Grenoble et Lyon. Eric Piolle a souvent rappelé qu'à ses yeux ce n'est pas un enjeu (vu ce qu'il a fait pour l'image de la ville, on comprend que son déclassement ne le gêne pas plus que ça). Ce qui pourrait expliquer le silence des élus aux commandes : s'ils ne vont évidemment pas se vanter d'un tel camouflet qui entérinerait la perte d'attractivité grenobloise, l'agonie du Paris-Grenoble ne les dérange finalement pas.
UNE MÉTROPOLE DE RETARD ...
Pour le ferroviaire comme pour tant d'autres sujets, la métropole a aujourd'hui un train de retard et les menaces qui pèsent sur cette ligne n'arrangeraient rien. Lignes encombrées, mal entretenues, desserte largement jugée insuffisante, gare Dauphiné-Savoie obtenue par Alain Carignon entre Pontcharra et Montmélian qui a disparu... Les chantiers sont nombreux et rien n'a été engagé par nos donneurs de leçons locaux.
... GRÂCE AUX ROSES / ROUGES / VERTS
Le retard est considérable, même si la Région présidée par Laurent Wauquiez a lancé de grands plans d'investissements pour tenter de le rattraper. Nous en sommes là grâce aux mêmes qui se partagent le pouvoir à Grenoble depuis près de 30 ans, qui ont contrôlé toutes les collectivités de la ville à la région en passant par la métro et le département, qui ont même eu un alignement des astres formidable en étant en plus au gouvernement entre 2012 et 2017. Nous en sommes là grâce aux socialistes, écologistes et leurs alliés qui, disposant de tous les leviers, n'ont rien entrepris pour le développement ferroviaire de notre territoire.
10 FOIS PLUS D'INVESTISSEMENTS À LYON QU'À GRENOBLE
Le résultat de ces élus qui ne se sont battus pour aucun dossier est dramatique mais nous pendait au nez. Ligne menacée, RER non financé... Grenoble n'est une priorité ni pour l'État ni pour la SNCF. Pour son développement ferroviaire, Lyon a ainsi obtenu 10x plus d'aides que ce que nous espérons, avec certains investissements financés à 50% pour une programmation achevée en 2025 quand nous attendons des financements de l'ordre de 25% pour... 2035.
GRENOBLE DISPARAIT DE LA CARTE
Voilà où nous en sommes, pendant que le Président Ferrari pérorait sur les "succès" de la métropole à l'occasion de sa cérémonie de voeux la semaine dernière. Grenoble autrefois en pointe disparait tranquillement de la carte de France et ne survit aujourd'hui que grâce à son écosystème de recherche, université et industrie, heureusement solidement implanté grâce aux prédécesseurs des immobilistes actuels. Nous ne pourrons pas compter sur les artisans de ce déclin depuis près de 30 ans pour l'enrayer.
Un comble de la part des Verts qui habituellement veulent favoriser le ferroviaire plutôt que la route !
Rmq: j’espère que PiolLe apprécie la noria de camions qui passe sous ses fenêtres suite au blocage de l’A480….
La honte !
Jamais Grenoble ne s’illustre sur les thèmes majeurs pour nous, citadins !
Favoriser le confort ? Trop bourgeois ! Les espaces de respiration, la sécurité, l’entretien des rues, le patrimoine, la culture non propagandiste, la mobilité géographique vers Lyon ou Paris ? Ren à cirer…
Faut pédaler à Grenoble.
Alors pédalons et battons chaque année nos propres records de milliers de passages à 2 roues sur les axes comptabilisés…
Génial…
Pédalons sur les axes dédiés, et pour ceux qui ne sont pas assez costauds (ou jeunes) pédalons dans la semoule.