BUDGET DE GRENOBLE EN DANGER: PIOLLE LARGEMENT BATTU À LA MÉTROPOLE

Posted On 30 septembre 2023

Le futur candidat à la Présidence de la Métropole a subi une nouvelle bérézina hier : son groupe qui comptait 39 membres en arrivant en 2020 n'a plus réuni que 26 voix sur la demande présentée par Eric Piolle de vendre "Grenoble-Habitat" au privé. Un échec cuisant.

Ce vote confirme que le budget 2023 de Grenoble n'était pas sincère, reposant sur des recettes incertaines. Et pas des moindre : la vente des actions de Grenoble-Habitat représentait 37 millions d'euros. Pour disposer d'un ordre de grandeur de leur importance, la hausse de 32% des impôts rapporte 44 millions d'euros au budget de la ville.

E. PIOLLE EST LA CIBLE DE TOUS SES ALLIÉS DE LA MAJORITÉ

Eric Piolle a été la cible de tous ses alliés de sa majorité : le groupe communiste par la voix de Jean-Paul Trovero, le groupe macroniste par la voix de Laurent Thoviste, le groupe des petites communes par celle de Marc Oddon, le groupe PS avec Pierre Verri et Bertrand Spindler. L'attaque la plus virulente est à nouveau venue de ses ex alliés du Conseil Municipal : Pascal Clouaire, ex Adjoint au Maire, actuel Vice-Président de la Métropole qui a même demandé un vote avec scrutin public obligeant chaque élu à se prononcer nominativement. Sentant venir le vent du boulet, un affidé de Piolle, Lionel Coiffard tenta de faire adopter le vote à bulletins secrets. Mais il fallait qu'un tiers de l'assemblée le veuille. Ce premier échec sur la forme pouvait alerter les Piollistes sur le fond du scrutin lui-même.

PIOLLE RÉDUIT À 26 CONSEILLERS SUR 119 ÉLUS

Il était sans surprise. Les partisans d'Eric Piolle se réduisent comme peau de chagrin, ne retrouvant plus que 26 Conseillers Métropolitains sur un total de 119 élus. Même des élus communistes de sa majorité municipale, Nicolas Béron-Perez et Isabelle Peters, sa Première Adjointe, se sont fait porter pâle ! Ça n'empêche pas Eric Piolle d'envisager auprès de ses proches de figurer sur la liste municipale pour siéger à la Métro et en briguer la Présidence. C'est à ça qu'on le reconnait aussi.

LA VENTE DES BIJOUX DE FAMILLE EST ÉPUISÉE

Evidemment pour Grenoble la catastrophe s'accélère : après avoir vendu GEG (30 millions d'euros) et prévu de vendre la Compagnie de Chauffage (12 millions d'euros), la perte de ces 37 millions place la ville dans une situation impossible. Elle est au taquet pour l'impôt, la dette et n'aura plus rien de substantiel à vendre.

E. PIOLLE INTERVIENT CONTRE L'AIDE AU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL

Mais le délitement s'est poursuivi quand le groupe Piolliste s'est opposé aussi au développement industriel de la Métropole. Au moment du rapport, Eric Piolle est personnellement intervenu pour refuser l'implication des collectivités dans l'industrie qui fait la force de notre territoire. Là encore il s'est trouvé très minoritaire puisque seul son groupe (et pas tous), l'a refusé avec l'appui de quelques élus communistes.

LA MAJORITÉ DANS UN COMA PROLONGÉ

L'état de l'alliance PS/Verts/Rouge/PC ressemble à un coma prolongé. Nombre d'observateurs ne voient pas comment un tel attelage qui tire dans un côté différent pourrait durer encore 3 ans. La solution est connue : une remise à zéro à l'échelle de la Métropole et une démission de Piolle à Grenoble. Conforme à ses engagements pris avec Anticor d'abandonner son mandat  en cas de condamnation.

LES CRAQUEMENTS SE POURSUIVENT À GRENOBLE

Une partie de la "majorité" qui demeure encore au Conseil Municipal est sur cette ligne. Les tensions se multiplient et se retrouvent dans des votes différenciés d'Eric Piolle de la part de certains des membres de son groupe, notamment sur la vente de Grenoble-Habitat ou le soutien à l'industrie.

L'ABSENCE DE MUTUALISATION EST UNE CATASTROPHE

Alain Carignon, Coprésident du groupe d'opposition, a saisi l'occasion de tous ces cafouillages pour élever le débat et tracer des perspectives : "Pour nous tout est à repenser dans les outils et l’organisation de la Métropole et celui de la ville centre. L’absence de synergie et de mutualisation est une catastrophe pour les deux collectivités. Le cafouillage est complet, permanent, les doublons considérables et le citoyen est renvoyé de l’une à l’autre sans ménagement et sans solution".  

BOUCHER LES TROUS EN URGENCE

Ajoutant : "cette situation interdit de retrouver des marges permettant de redonner des moyens d’agir. Ce débat sur Grenoble Habitat est un avatar de cette gestion conflictuelle, qui bouche les trous en urgence, sans cap et qui conduit nos collectivités à la catastrophe financière et à l’asphyxie par boulimie bureaucratique".

DES GOUVERNANCES UNIQUES POUR DES ÉCONOMIES

Alain Carignon a appelé "à ces réformes de structures, à la fédération des politiques sectorielles afin qu’elles soient sources d’économies et d’efficacité, aux gouvernances uniques entre la ville centre et la métropole dans les secteurs clefs de vie quotidienne, à une utilisation des milliers de M2 de locaux vides ville/métropole, à la réduction des dépenses de fonctionnement qui passe par la réduction de tous les comités théodule que vous mettez en place et mobilisent inutilement des fonctionnaires..."

LES PERSPECTIVES DE CHANGEMENT FACE À LA PARALYSIE DE LA MÉTROPOLE

Plus on avance dans le temps, plus s'opposent la paralysie désormais structurelle des élus de la majorité de gauche et des Rouge/Verts de la Métropole, et des perspectives de changement qui prennent à bras le corps les problématiques locales, portées par le groupe d'opposition.