TOUR PERRET : LES GRENOBLOIS RECHIGNENT À BOUCLER LE BUDGET DE PIOLLE…

Alors que les travaux devraient débuter à la rentrée, le Dauphiné Libéré du 21 août révèle que l'appel aux dons d'Eric Piolle pour la réhabilitation de la tour Perret patine sévèrement.

L'ÉTAT ET LE DÉPARTEMENT AU SECOURS DE LA VILLE

Le montant des travaux de la tour est d'environ 15 millions d'euros à ce jour. Alors qu'Eric Piolle vend le projet comme s'il était sien, il convient de noter que le Département et l'Etat mettent au total 10 millions d'euros sur la table. Sans quoi cette rénovation ne verrait pas le jour.

Tout au long de son premier mandat, Eric Piolle s'est contenté de mettre des palissades autour de la tour sans s'attaquer à sa rénovation

PIOLLE VEUT ENCORE RÉDUIRE SON ARDOISE

Mais ces aides déjà conséquentes ne suffisent pas pour la majorité municipale. Ce n'est un secret pour personne : la ville croule sous le poids de la dette qui a atteint un niveau record, et n'a plus vraiment de marges de manœuvre pour investir. Les élus piollesques ont donc trouvé un stratagème pour tenter de réduire davantage la part de la ville dans les travaux. 

L'APPEL AUX ENTREPRISES...

Début avril, ils ont d'abord lancé une campagne sollicitant le mécénat des entreprises. Avec pour ambition de trouver pas moins de 2 millions d'euros. Le dossier de presse réalisé pour l'occasion rappelle que la ville garantira aux mécènes "de la visibilité pour leur entreprise" et "la valorisation de leur soutien". Ca ne devrait pas manquer de saveur de voir les pourfendeurs de la pub et de l'économie de marché faire eux-mêmes la promotion d'entreprises.

...AVANT DE PONCTIONNER LES GRENOBLOIS 

Mais ce n'est pas encore suffisant pour les rouges/verts, qui ont lancé en grande pompe un mois après un appel aux dons des particuliers, visant à atteindre la somme de 500 000 euros ! Fidèles à leur sémantique habituelle, ils l'ont baptisé "souscription populaire". Mais il s'agit tout bonnement de ponctionner les Grenoblois en jouant sur l'affectif de certains vis-à-vis de la tour Perret pour réaliser des travaux du ressort de la collectivité.

L'ARGENT FINANCERA AUSSI LES ABORDS

Notons d'ailleurs qu'une partie des 15 millions d'euros ne servira pas à la rénovation directement, mais à aménager les abords dans le parc Mistral. C'est finalement comme si les riverains d'une rue se retrouvaient à payer de leur poche pour l'aménagement de la voirie. On est au summum de la méthode Piolle de défausse permanente.

Près de la tour Perret, la ville a financé des toilettes à éoliennes (l'éolienne ne marche plus et l'odeur est atroce) dans le parc Paul Mistral. Coût de la blague : 110 000 euros. Et Eric Piolle demande maintenant 500 000 aux Grenoblois pour la tour..

LES VICTIMES DE LA HAUSSE D'IMPÔT PREMIER CONCERNÉS

Bien sûr, il faut avoir les moyens pour contribuer à des campagnes de donation. Et ce d'autant plus avec l'inflation et la hausse du coût de la vie depuis plusieurs mois. On se retrouve donc dans une situation terriblement ironique, où ceux qui sont le plus susceptibles de pouvoir donner sont aussi ceux qui sont le plus susceptibles d'être propriétaires d'un bien à Grenoble... donc ceux qui vont déjà subir de plein fouet la hausse d'impôt de +30% cet automne. Vos impôts les plus élevés de France ne sont pas suffisants pour assurer les devoirs de la ville, mettez donc encore la main au portefeuille !

4000 EUROS EN 4 MOIS...

Forcément, force est de constater que la mobilisation "populaire" n'est pas au rendez-vous. Au lancement de la campagne de dons, 9600 euros avaient été récoltés en quelques jours auprès de 71 donateurs. C'est l'effet blast d'un lancement très médiatisé. Plus de 4 mois après, nous atteignons péniblement 13 600 euros venus de 113 donateurs. Soit 4000 euros de plus en quatre mois, alors que les premiers instants d'une campagne de don sont ceux où on récolte le plus. On est loin des 500 000.

À peine une centaine de donateurs. Malgré les efforts de communication déployés...

LA TOUR PERRET CACHE LA FORÊT...

Malgré le peu de dons, Eric Piolle sait très bien ce qu'il fait avec la tour Perret. Après l'avoir laissée tomber en lambeaux pendant tout son premier mandat, la date d'inauguration de la tour rénovée est désormais fixée à 2025... soit juste avant les municipales. Ce n'est évidemment pas un hasard : il compte surfer sur la comm' à outrance autour de cet équipement emblématique de Grenoble, ce qui lui permettra de faire mine qu'il a agi pour le patrimoine. 

...DU PATRIMOINE EN DÉSHÉRENCE

Faire mine, car pendant ce temps, le reste du patrimoine grenoblois tombe en lambeaux : ancien musée de peinture place de Verdun, chapelle des pénitents rue Voltaire, villa Kaminski rue des Alliés, édifices religieux... Nous reviendrons sur ce sujet très prochainement, à l'occasion des journées du patrimoine en septembre.

L'ancien musée de peinture est complètement vétuste : il faudrait 20 millions (que la ville n'a évidemment pas) pour le réhabiliter.

DE QUOI ÊTRE INQUIETS

Mais l'observateur averti ne se laissera, espérons-le, pas berner par l'arbre qui cache la forêt que constitue la rénovation de la tour Perret. Il a au contraire toutes les raisons d'être inquiets : quand la ville en est réduite à faire appel aux entreprises et aux habitants pour financer les travaux, on ne peut qu'imaginer combien l'argent manque pour restaurer les autres joyaux de notre patrimoine, après près de 10 ans de gestion catastrophique.

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