E. PIOLLE : LE PRINTEMPS JUDICIAIRE DES AFFAIRES

Posted On 27 avril 2023

Vendredi 5 mai, Eric Piolle enregistrera l'émission "Dimanche en Politique" de France 3 Alpes. Alors qu'il avait toujours dédaigné jusque-là la TV locale qu'il méprise - pas à son niveau - il se trouve contraint de répondre aux manants de journalistes et de grenoblois pré selectionnés. C'est dire si la situation est grave pour lui.

PIOLLE ROMPT AVEC LES CONSIGNES DE SON GOUROU de la COM'

D'ailleurs il consent aussi à se rendre à des manifestations modestes ignorées depuis 9 ans qu'il est aux manettes. Contrevenant aux conseils de son gourou de la com', Erwan Lecoeur, recommandant de ne pas s'institutionnaliser afin de paraitre toujours hors système. Ce changement de cap démontre la véritable panique qui a saisi le Grand Timonier, jusque là sur de lui et dominateur.

LE RÉFÉRÉ SUR L'ANNULATION DU BUDGET ÉTUDIÉ LE 3 MAI

Le printemps sera plutôt le temps des affaires pour lui et il voudrait s'en prévenir. Deux jours avant cette émission le tribunal administratif aura étudié le référé en annulation du budget et de la vente de Grenoble-Habitat déposé par Me Aldeguer au nom de l'opposition. Les juges devraient se prononcer avant le Conseil Municipal du 15 mai. Si le budget et ses 30 % d'augmentation d'impôts étaient mis par terre la situation deviendrait explosive: le dossier financier de la ville se révélerait dans toute l'ampleur du désastre.

EXCLUSION DE 7 ÉLUS : UNE BOMBE à FRAGMENTATION

Cumulée avec l'exclusion de 7 élus de la majorité municipale qui implique de dégrader publiquement 3 Adjoints au Maire pour les remplacer par des affidés, la bombe à fragmentation n'en finirait pas de faire des dégâts, accélérant le délitement de la majorité municipale.

CLAUS HABFAST, ADJOINT AU MAIRE (Verts/LFI) EN CORRECTIONNELLE

Cette séquence sera suivie quasi immédiatement par une séquence pénale en juin pour Claus Habfast, Adjoint au Maire (Verts/LFI) et Eric Piolle lui-même. Pour le premier il s'agit de soupçons de favoritisme dans des marchés de sécurité à Alpexpo, pour le second de soupçons de favoritisme à l'égard de ses amis de Fusées. Le procès Piolle devrait s'ouvrir le 19 juin. Il a demandé qu'il ne se déroule pas à Grenoble.

L'ENCOMBRANT PASCAL AUCLAIR ( FUSÉES)

Depuis que l'affaire est en Appel sur décision du Parquet, le dossier s'éclaircit et la fable du débat "technique" imposée par Piolle s'évanouit de plus en plus. Il s'agit bien de marchés sans appel d'offres négociés principalement par Pascal Auclair, dirigeant de fait de Fusées. Ce dernier avoue lui-même être un proche des Verts/Ades, le noyau dur de la municipalité avec 15 élus, dirigé de main de fer dans l'opacité totale depuis 40 ans par Raymond Avrillier et Vincent Comparat.

M. IMBERT, E. LECOEUR, G. ROUSTAN, E. PIOLLE : DES LIENS ANCIENS

Sa compagne actuelle, Marielle Imbert, connait Erwan Lecoeur, l'ex directeur de campagne et directeur de la com' municipale depuis 2010, à l'époque ou Eric Piolle présidait le groupe Verts du Conseil Régional. A ce moment -là elle était proche de Gaël Roustan, le collaborateur de Piolle qui allait devenir son directeur de cabinet à la Mairie.

FUSÉES MOBILISÉE POUR LA CAMPAGNE DE PIOLLE

Avec d'autres militants membres de Fusées, tel Nicolas Mandil, ils ont participé activement à la campagne de Piolle en 2014 : collage d'affiches, organisation de soupes/débat, mobilisation de figurants autour de Piolle lors de la venue de médias nationaux ( Arrêt sur Images, le Monde..) pour faire accroire à une popularité spontanée.

J. CURAROLLO, L'APPARATCHIK À LA MANOEUVRE

Les réunions de préparation de l'installation du Maire après son élection se sont déroulées dans le local de Fusées, sur l'instigation de Jérôme Curarollo, un autre apparatchik casé Conseiller Départemental de St Egrève, dont des marchés avec le CCAS de Piolle pour son entreprise de vélos, sont contestés.

ILS NE SE CONNAISSENT PAS ...

Bref un monde militant qui se connait de longue date. Toute la défense a consisté à expliquer le contraire. Ils se sont peut être entraperçus quelquefois sans savoir qui était qui, n'ont jamais vraiment milité pour Piolle et prétendre le contraire consiste presque à s'attaquer à la création artistique... On connait les ressources sémantiques de l'extrême gauche pour disqualifier l'adversaire.

OLIVIER BERTRAND (Verts/Ades) ET E. LECOEUR : FORTES PRESSIONS POUR FUSÉES

Sauf que tous les témoignages contenus dans le dossier pénal établissent la pression effectuée sur les services municipaux pour confier les marchés de la fête des Tuiles à Fusées. Une association à laquelle Eric Piolle, une fois élu, a immédiatement accordé un marché d'études sans concurrence et dont il a recruté sur contrat et sans bureau à la Mairie des membres et non des moindres : Marielle Imbert, Nicolas Mandil, Anaïs Pleyber, Charline Chechirlian... toujours sans les connaitre. Puis il a signé une convention (illégale) leur accordant le marché de la fête pour deux ans.

Des services municipaux qui citent Olivier Bertrand, élu (Verts/Ades), proche d'Avrillier, Gaël Roustan, alors directeur de cabinet, Erwan Lecoeur, Directeur de la com', parmi les principaux agissants en faveur de ces marchés pour Fusées.

L'ACHETEUSE MUNICIPALE A ÉTÉ TROMPÉE

Des services municipaux auxquels on aura soigneusement caché le contrat d'études et les embauches des membres de Fusées : Madame Contamin, l’acheteuse qui travaillait sur le dossier a expliqué que si elle avait été informée des relations contractuelles entre la ville et Fusées jamais elle n’aurait validé ce marché. Qu'elle "a été trompée". Le service des marchés, lui, a refusé de l'approuver. Ce qui n'empêchera pas Piolle de dire aux médias qu'il est le chef d'une administration et qu'il a suivi ses services... On reconnait-là toute la dimension du faussaire.

HAKIM SABRI (Verts/ADES) A-T-IL ÉTÉ TENU à L'ÉCART DE L'OPÉRATION ?

Au passage il faut relever que Jean-Christophe Buaillon, du service achat de la ville aurait demandé à Erwan Lecoeur que l'Adjoint aux Finances soit informé des tractations avec Fusées... Hakim Sabri, pourtant Verts/Ades a t-il été finalement tenu à l'écart de l'opération ? Les raisons de la démission d'Hakim Sabri de son poste d'Adjoint sont restées secrètes jusque-là. L'affaire des Tuiles est elle l'un des motifs ? Comme le vidage de Gaël Roustan un peu après: "je m'en suis débarrassé" avait déclaré Piolle aux élus de la majorité, selon Guy Tuscher, alors l'un de ses membres.

UNE PLUIE DE FINANCEMENTS ET DE CONTRATS SUR FUSÉES APRÉS LES ÉLECTIONS

Des poupées russes qui ne s'emboitent pas encore parfaitement du fait de l'organisation secrète des Rouge/Verts grenoblois, mais qui dessinent bien plus qu'une silhouette. Plutôt un système.

Car la pluie de financements et de contrats qui tombent rapidement sur Fusées et ses dirigeants après les élections pourraient ils avoir un lien avec la campagne électorale de Piolle ? Fusées n'a facturé que 700 € sur les comptes de campagne d’Eric Piolle pour le collage d'affiches et 668 € sur ceux de Verts/Ades, somme mandatée par Vincent Comparat en personne. C'est peu par rapport à un investissement de tant de personnes pendant tant de mois.

PIOLLE CONNAISSAIT À PEINE SON DIRECTEUR DE CAMPAGNE

Selon les avocats qui ont eu accès au dossier pénal, face aux faits, Piolle se défausse. Il ne connaissait personne, à peine Erwan Lecoeur qui n'était d'ailleurs pas son directeur de campagne (!) selon lui, pas Pascal Auclair, pas Fusées et s'il a signé une convention (illégale) lui accordant l'organisation de la fête des Tuiles deux ans, c'est sans savoir. Comme il signe tout ses parapheurs....

LES MILITANTS DE FUSÉES EMBAUCHÉS N'AVAIENT PAS DE BUREAU ...

Les embauches dans son cabinet des militants de Fusées qui n'avaient même pas de bureau à la Mairie ? Il ne les connait pas non plus. En garde à vue, le mot qu'il utilisera le plus est "j'ignorais". Il aurait même dit "ignorer" que des colleurs d'affiches avaient été payés pour sa campagne.

DES DÉLAIS HORS NORMES PERMETTANT UNE ENTENTE

Tous les protagonistes de cette affaire auraient eu le temps de s'entendre sur les mots à utiliser, les postures à prendre compte tenu des délais incroyables que le Procureur de Valence, Alex Perrin, accordé à Piolle depuis que le dossier a été révélé par la Chambre Régionale des Comptes en septembre 2018.

Pourtant cette mécanique bien huilée déraille sur des détails selon Me Thierry Aldeguer, avocat du groupe d'opposition dans ce dossier. Il le démontrera à la barre du procès.

IL EXISTE UN CIRCUIT DE POUVOIR OPAQUE AVEC AVRILLIER/ COMPARAT

Il existe en effet, à côté des instances légales et élues, un circuit autre de décision totalement opaque, reposant sur peu d'hommes. Par exemple, l'ADES de Raymond Avrillier est représentée en tant que telle au bureau municipal très restreint ou les décisions se prennent. En l'occurrence par Vincent Comparat. Alors que ce groupuscule compte déjà 15 élus dans la majorité municipale, soit près de la moitié ! C'est dire son emprise

UN ÉCHEVEAU COMPLEXE, UN CIRCUIT CACHÉ

Pascal Auclair et Fusées appartiennent à cet écheveau complexe et opaque. On les découvre dès l'origine de la campagne de Piolle avant 2014 et encore en 2023 au titre de Mix Lab comme attributaire du restaurant le 5 dont est chassé Pierre Pavy. Par la grâce d'un marché sans appel d'offres parce qu'ils ont un projet de "restauration écologique". Quels sont les élus qui ont donné à Pascal Auclair "le 5" sans concurrence ouverte ? Pierre Mériaux et Lucille Lheureux, deux élus godillots totalement inféodés à Piolle.

L'ENTRE-SOI DU TRIBUNAL DE VALENCE SERA-T-IL ROMPU ?

Si la justice fait son travail le procès en Appel d'Eric Piolle devrait permettre de lever toutes les zones d'ombres soigneusement camouflées dans cette affaire qui devrait être politico-financière. Savoir si la demande de dépaysement du dossier de Grenoble par Piolle est suivie sera une première indication. La seconde la place qui sera accordée à la seule partie civile qui défend le contribuable grenoblois, Me Thierry Aldeguer au nom du groupe d'opposition. Afin que soit enfin rompu l'entre soi du tribunal de première instance de Valence.

Le printemps est donc bien judiciaire et celui des affaires pour Eric Piolle.