PRESQU’ÎLE : L’ARNAQUE DE PLUS EN PLUS VISIBLE
Une réunion publique de l'union de quartier Confluence mardi dernier a permis aux habitants de la Presqu'ïle de faire entendre leur colère aux élus.
"ILS SE CONTENTENT DE PROMESSES"
« Nous essayons d’interpeller les élus depuis des années sur nos problèmes mais ils se contentent de promesses » explique d'emblée Alain Lauriot, président de l'association, repris par Le Dauphiné Libéré. Les habitants mettent en cause un gros manque de services... et les réponses apportées par les élus montrent bien tout le mépris de ces derniers pour des besoins très concrets.
PAS DE CRÈCHE, PAS D'ÉCOLE
Le ton est donné d'emblée : alors que des habitants le réclamaient, ils annoncent ainsi qu'il n'y aura pas de crèche ni d'école construite pour la presqu'île. Car les prévisions indiquent que le groupe scolaire Simone Lagrange, situé de l'autre côté des voies ferrées, peut encore accueillir les enfants du quartier jusqu'en 2026. Et passé ce délai ? Car une école ne se construit pas en quelques jours, et le nombre d'habitants (4000 actuellement) croit chaque année sous l'effet de la bétonisation massive du secteur. Voilà qui sent à plein nez la promesse de campagne à venir pendant les élections municipales 2026, et la nécessité de bricoler derrière un nouveau "plan école" dans l'urgence...
UN ESPACE DE LA CAF
L'adjoint de secteur Olivier Bertrand est en revanche très fier d'annoncer que la CAF financera un "espace de vie sociale" dans le quartier. Soit une structure qui accueillera un écrivain public (ceux qui écrivent et aident les personnes ne lisant pas ou mal le français dans leurs démarches), ou encore une médiatrice. Annoncer l'ouverture d'un tel espace acte bien la paupérisation du quartier et son déséquilibre, avec 40% de logements sociaux où les habitants d'autres quartiers populaires, qui ont échoué à intégrer les habitants, sont envoyés. On imagine la tête que tireront ceux qui ont acheté un appartement lorsqu'ils verront le prix à la revente. Lancé sous Destot, poursuivi par Piolle, le projet Presqu'île démontre bien que la gauche grenobloise n'a rien appris des échecs de la Villeneuve ou de Mistral. Elle reproduit les mêmes recettes, cette même absence d'équilibre, qui conduiront aux mêmes problèmes. Rendez-vous dans quelques années pour juger.
UN CENTRE DE SANTÉ ON NE SAIT QUAND, ON NE SAIT OÙ
Pour répondre aux demandes des habitants concernant la santé (il y a évidemment une pénurie de médecins dans le quartier), Margot Belair annonce qu'un "nouveau centre de santé devrait voir le jour" (notez l'emploi du conditionnel). Mais à Grenoble, sans préciser où. Et bien évidemment sans préciser de date puisque c'est purement hypothétique. Quelle ambition.
"NOS ENFANTS JOUENT SUR LE GOUDRON"
On se rappelle l'inauguration en grande pompe du minuscule parc Berty Albrecht : un misérable hectare avec un peu de verdure (pour un coût d'1.5 millions d'euros) au milieu d'un océan de béton (1m2 d'espace vert seulement par habitant à la fin !), 4 ans après l'arrivée des habitants. Cet espace ne suffit évidemment pas puisque les enfants se retrouvent à jouer sur le bitume, dans les rues, au grand dam des parents. Les élus se retrouvent ainsi à discuter en urgence avec la SNCF pour récupérer un bout de terrain privé pour mettre à disposition des habitants, et envisagent d'installer quelques jeux dans le parc Berty Albrecht. Il aurait peut-être fallu y songer avant ?
COMMERCE : L'AUTRE MAL DU QUARTIER
Autre problème du quartier : quelques rares commerces "trop chers pour les gens" comme le rappelle Alain Lauriot. Les habitants sont ainsi obligés de prendre le tram (ou la voiture !) pour faire leurs courses bien plus loin que chez eux. Un problème déploré depuis longtemps, mais Olivier Bertrand explique seulement qu'un travail est en cours pour installer un supermarché. Il n'a évidemment pas de date à avancer. Comme toujours, nous sommes dans la projection, l'hypothétique, la volonté. Seule annonce concrète, mais qui révèle là encore la paupérisation : il promet le passage de l'épicerie solidaire ambulante Episol dans le quartier. Un service (très subventionné par la Municipalité) qui ne peut évidemment répondre à tous les besoins : nous sommes encore loin du compte.
UN EXEMPLE PARFAIT DES MAUX GRENOBLOIS
Bétonisation à outrance (par ailleurs vivement dénoncée par un scientifique du GIEC) qui aggrave les îlots de chaleur et prive les habitants d'espaces verts et d'un cadre de vie agréable ; manque cruel de commerces et de services qui les pousse à faire de longues distances pour répondre à leurs besoins ; déséquilibre dangereux de la population, qui aboutira à la ghettoïsation et lèsera les propriétaires qui ont acheté un bien : la Presqu'île illustre à merveille le non-sens de ce que les rouges/verts nomment "éco quartiers" et des dérives de la densification intensive. Le pire étant que les élus qui en font la promotion savent parfaitement que ce n'est pas viable. En connaissez-vous d'ailleurs un seul qui vit dans ces quartiers ?
Très bon article, d’un autre côté, les gens achètent n’importe ou.
Comment peut on un seul instant lorsqu’on est un propriétaire privé croire que ça va bien se passer avec un taux de 40% de hlm ? ou même 30% ?
Les promoteurs sont ravis d’avoir des acheteurs qui sont aussi de grands naifs.
Et c’est la même chose qui se construit à meylan devant paquet jardin, il y a un projet énorme à fontaine/sassenage, à corenc n’en parlons pas, etc etc.
On devrait « forcer » les élus à occuper des logements de fonction dans les quartiers difficiles. Les bobos se rendraient peut être enfin compte des réalités de la soi-disante ville apaisée.
Pourquoi les rouges/verts n’habitent pas l' »eco-quartier », peut-être pas assez bien pour eux. Il faudrait penser à la mixité histoire de délayer la population à disperser plutôt que de créer un ghetto bobo-ecolo ????. La mouise c’est mieux quand on l’eparpille. Bien le bonjour chez vous, on reparle du sujet dans 10 ans.
C’est bien le passage de l’épicerie solidaire à la presqu’île. Au moins les propriétaires dont la taxe d’habitation va augmenter de 25 % pourront manger à leur faim.
J’imagine cette jolie presqu’île il y a cent ans en arrière, verdoyante avec le Drac qui se jette dans l’Isère. Cela aurait pu rester un bel endroit de nature, comme le bec d’Allier avec l’Allier qui se jette dans la Loire, magnifique. Mais la presqu’île est un véritable massacre ! Une horreur absolue ! Détruite à jamais !
Je n’habite pas Grenoble mais je suis entièrement d’accord avec ce constat.
Eco quartier = quartier economique
Densification de l’habitat sans espace de verdure…alors que ns vivons un réchauffement climatique, avec des canicules l’été.
Une aberration écologique !
Je dois dire que je suis plus que choqué par l’image choisie pour représenter le risque de paupérisation de notre quartier. Elle sent très fort le xénophobisme pour ne pas dire plus et une assimilation entre paupérisation et population africaine qui est parfaitement déplaisante. Nous avons, dans notre quartier, une longue tradition d’accueil de populations peu favorisées avec le CAI, le CHRS et depuis quelques mois Le Fournil et un squat du DAL38, chacun dans leurs particularités. C’est pourquoi, cité dans cet article, je me désolidarise complètement de son contenu, même si par ailleurs, oui, nous ne sommes pas du tout satisfaits des réponses de la mairie de Grenoble aux habitants de la presqu’ile.
Bonjour, l’image choisie illustre à fois la bétonisation et à la fois la paupérisation en montrant… des immeubles sociaux. Intéressant et révélateur de constater que de votre côté, vous restez bloqué sur les personnes, leurs supposées origines, et partez directement sur des accusations de xénophobie. Nous vous laissons volontiers à vos obsessions.
Comme d’habitude un article qui pourrait traiter intelligemment ces sujets et qui se contente d’illustrer l’article de manière honteuse… Bref Piolle offre un boulevard a des oppositions tant sa gestion est calamiteuse encore faut il qu’en face les oppositions en vaillent la peine… Ce type d’article montre bien a quel point Piolle a encore de l’avenir…
Bonjour, comme expliqué dans un précèdent commentaire, l’image choisie illustre à fois la bétonisation et à la fois la paupérisation en montrant… des immeubles sociaux. Si vous y voyez autre chose, il faut peut-être vous interroger sur vos propres obsessions. Au plaisir de vous lire sur le reste du contenu,
Je suis toujours sidéré de ces articles à charge sans fondement. J habite ce quartier et on trouve beaucoup plus de cadre de chercheur et d ingénieur au m2 que de population moins aisée. Heureusement que l on cherche mixité sociale.
Le quartier est extrêmement bien desservi, on ne va pas construire un hypermarché dans le quartier!
Sur les espaces verts, c est un non sujet, en moins d une minute on est sur les berges de l Isère, on traverse le pont et on est en Chartreuse!
Le quartier grandit, vit et est un des quartiers les plus agréables de Grenoble.
Alors oui pour pousser qu il y ait des médecins qui s installent, continuer à améliorer le quartier, en arrivant à avoir accès au terrain de foot de la SNCF pour les habitants, mais arrêter de faire de la désinformation!
Bonsoir, merci pour votre opinion qui, à l’évidence, diverge en plusieurs points de celui que les habitants ont exprimé. Nous le publions volontiers pour assurer la pluralité avec un autre point de vue, et pour avoir le plaisir de relire votre avis sur la « mixité sociale » dans quelques années. Nous ne pouvons en revanche pas vous laisser dire que les articles sont « sans fondement » : comme pour chaque publication, notre collectif écrit à partir des informations récoltées dans la presse, auprès des habitants et auprès de différentes sources au sein des institutions. Bonne soirée
C’est presque tordant de rire les bobos qui habitent la presqu’ile et viennent parler ici de « longue tradition d’accueil dans le quartier », sachant que ce quartier n’existe que depuis très peu, et l’information selon laquelle il y aurait plus de cadres/chercheurs que de population moins aisée.
Mais oui messieurs, dames, la villeneuve aussi quand ce quartier a été construit disposait de toute une classe moyenne qui depuis, est partie.
Après tout, je peux comprendre les gens qui croient que leurs biens achetés vont prendre de la valeur, il ne faut donc pas faire une « trop » mauvaise publicité.
L’humain n’apprend jamais de son passé.
Avec des commerces fermés le week-end comment pouvez-vous prétendre q u il s agit d un quartier à vivre ? J y travaille je peux vous dire que pour rien au monde j y vivrais . Dans quelques années le m2 sera à 2000 euros et beaucoup vont s en mordre les doigts
Bonjour,
L’union de quartier est il rédacteur de cet article ? Je suis habitante du quartier, et je découvre avec stupéfaction votre article qui ne reflète en rien la vie que ma famille et moi-même menont au sein de celui-ci depuis 2ans.
Bref, je pensais me joindre à l’union de quartier aïs cet article me fait douter de ma démarche.
Bonjour, nous ne sommes pas liés à l’union de quartier. Nous sommes ravis que vous vous plaisiez sur la Presqu’île, et n’hésiterons pas à revenir sur le sujet dans quelques années pour voir si votre point de vue est toujours le même. D’ici là, n’hésitez pas à vous documenter sur l’historique et l’évolution de quartiers comme la Villeneuve. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Bien cordialement,