LA MAJORITÉ MUNICIPALE À LA VEILLE DE L’EXPLOSION

Le couperet pourrait tomber demain vendredi sur 7 membres de la majorité Piolle. Le Maire décidant unilatéralement de retirer leur délégation aux élus qui ont osé émettre une idée différente du Guide à propos de l'augmentation massive d'impôts : l'infaillibilité du Grand Timonier est un dogme qui ne souffre pas d'exception. 

PIOLLE A DEMANDÉ A CHAQUE ADJOINT DISSIDENT DE RENDRE SA DÉLÉGATION

Depuis le Conseil Municipal du 13 mars, Eric Piolle a convoqué chacun d'entre eux, a organisé des réunions de majorité où ils étaient sommés de reconnaitre leurs fautes comme au bon vieux temps du maoïsme et du stalinisme. Il a demandé - exigé - que chacun lui remette ses délégations. Tous ces psychodrames n'ont abouti à rien .

 

LE DALLAS GRENOBLOIS RECOMMENCE

Maxence Alloto, Hakim Sabri, Anouche Agobian, Barbara Schuman Laure Masson, Amel Zenati et Pascal Clouaire ont résisté jusque là à la terrible pression exercée sur eux.  On sait ce qu'il en est depuis que Guy Tuscher, un autre exclu du précédent mandat l'a raconté au Postillon. Un vrai Dallas Grenoblois.

ILS VOULAIENT MOINS D'IMPÔTS POUR LES GRENOBLOIS

Le 13 mars, ces 7 élus avaient osé, par la voix de Laure Masson (PS repentie) "s'interroger des conséquences pour les propriétaires modestes et ceux de la classe moyenne", en se demandant si ils disposent des marges financières nécessaires pour faire face à cette augmentation, mais aussi pour les propriétaires et les associations. Rappelant finalement leur préférence pour une augmentation moindre des impôts afin que la facture soit moins douloureuse. Malgré cela, pour échapper à la sanction, ils avaient voté le budget à contre coeur. 

L'OPPORTUNISME ÉLECTORAL DES ÉLUS PS REPENTIS

Il convient de relever que parmi ces 7, figurent beaucoup de PS repentis : Laure Masson qui plaidait pour un ralliement  à Piolle au second tour, en étant sur la liste de Jérôme Safar de 2014, Anouche Agobian qui combattait la majorité Piolle entre 2014 et 2020 comme Conseillère d'opposition avant de devenir en 2020 adjointe de secteur (!) Maxence Alloto, venu de la droite, attaché parlementaire de Michel Destot qui a rallié Piolle par opportunisme électoral.

L'ACTUEL GROUPE PS SUR LA MÊME VOIE

Cette tambouille politicienne se retourne contre eux et contre Piolle et devrait interroger Romain Gentil, Cécile Cénatiempo et Hassen Bouzeghoub, actuels Conseillers du groupe PS qui prennent le même chemin par discipline d'appareil alors qu'ils n'ignorent pas la situation de Grenoble et les mesures à prendre pour sauver la ville. 

"COMMENT RESTER DANS UNE MAJORITÉ QUAND ON DIT CELA ?"

Afin de créer l'ambiance, Piolle fait donner les durs du groupe qui n'admettent pas que ces 7 élus aient tenu le langage des opposants. "Comment peut-on vouloir rester dans une majorité quand on dit cela ?» lance un élu Piolliste, rapporte Eve Moulinier (DL du 22/3/23) généralement bien informée mais qui omet de citer la pression personnelle exercée par Piolle lui-même comme le rapportent en off les Adjoints au Maire concernés. 

LA CHARTE PERMET D'ÉMETTRE UN AVIS DIFFÉRENCIÉ

Pourtant la charte de la majorité est claire. "Elle prévoit la possibilité d’exprimer un avis différencié, et même un vote différent si la délibération porte sur un sujet qui n’avait pas été présenté pendant la campagne électorale. Or la hausse des impôts n’était pas dans le programme de Grenoble en commun en 2020 ». D’autres élus poursuivent : « Exprimer un avis contraire à celui du maire serait donc un crime ? Où est le souci ? » (DL du 22/3/23).

PIOLLE SIGNE LES CHARTES COMME IL RESPIRE, SANS LES LIRE

Sauf que Piolle signe les chartes comme il respire. Sans s'en rendre compte et sans les lire. N'est-il pas lui-même signataire notamment de la charte Roosevelt 2012 qui engage sur l'honneur à n'avoir aucun rapport avec les paradis fiscaux ? Alors le droit à "l'avis différencié", on imagine où il le met. Le groupe d'opposition lui a demandé la liste et le nombre des chartes votées depuis qu'il est Maire : il n'a pas encore réussi à répondre tant il y en a !

DES SECTEURS ENTIERS DEVRAIENT ÊTRE REDISTRIBUÉS AU NOYAU DUR

S'il décidait ce vendredi de retirer leurs délégations à ces Adjoints et Conseillers-là, il faudrait redistribuer les secteurs de l'économie, du commerce, des quartiers, l'université, la mission locale, Grenoble Habitat aux élus du noyau dur qui demeurent. 

LA MAJORITÉ MUNICIPALE À 36, LA PLUS FAIBLE DE L'HISTOIRE de la VILLE

La majorité municipale partie à 45 en 2020, ayant déjà perdu deux Conseillers, Hosny Ben Redjeb et Lionel Picollet, est tombée à 43. Avec 7 de moins elle ne compterait plus que 36 conseillers soit la plus faible de l'histoire de Grenoble (le Conseil compte 59 membres). Bravo à Piolle...

LES MÉTHODES VIOLENTES ET MUSCLÉES DE PIOLLE RECONNUES PAR TOUS 

Mais on voyait mal aussi que sa folle gestion aboutissant à 30 % d'augmentation d'impôts - sans rien résoudre- pour une ville au bord de la faillite, n'ait pas des conséquences aussi en interne malgré sa main de fer et ses méthodes musclées, violentes reconnues y compris par ses proches, tel Enzo Lesourt, son deuxième cerveau. 

C. FERRARI POURRAIT TIRER UN REVERS SANGLANT...

Si Piolle utilisait la manière forte en retirant leurs délégations aux récalcitrants, Christophe Ferrari (PS repenti) pourrait prendre la balle de Piolle à revers et en profiter pour se débarrasser de quelques encombrants du système Piolle à la Métro. Il se trimballe en effet une ribambelle de Vice-Présidents, tels Yann Mongaburu, Anne-Sophie Olmos, Salima Djidel, Céline Deslattes qui ne sont que la voix de son maitre. 

... EN REMPLACANT DES VICE-PRÉSIDENTS PIOLLISTES

Il pourrait remplacer tout ou partie par d'autres Grenoblois comme Cécile Cénatiempo, Maxence Alloto, Anouche Agobian, Hakim Sabri, Barbara Schuman. D'autant que les quatre  derniers pourraient quitter le groupe Piolle à la Métro (UMA) le réduisant à 32 membres. Déjà souvent minoritaire, le groupe serait encore affaibli. Sans changer de majorité, Ferrari s'autonomiserait un peu plus. 

Réduit au Conseil Municipal, affaibli à la Métro, inaudible au plan national, hué par les grenoblois quand il met le nez dehors, conformément à son tempérament, Piolle choisit de se raidir. Les solutions qui permettraient de sortir Grenoble de la crise s'éloignent.

LES PROPOSITIONS POUR SORTIR DE LA CRISE FINANCIÉRE

Mais les propositions de fond d'Alain Carignon et du groupe d'opposition font leur chemin. Les grenoblois sont de plus en plus nombreux à comprendre que le temps des atermoiements, des postures politiciennes, des réflexions sur les personnes était derrière nous. Pour sortir Grenoble de la crise financière, s'ouvre le temps du courage et du "comment" qui doit se substituer à celui des incantations, des tactiques et du flou. Les grenoblois ne peuvent qu'y gagner un avenir. Il est temps de le regarder en face. 

 

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