GRENOBLE-HABITAT : LA PORTE OUVERTE AU PRIVÉ

Posted On 4 mars 2023

À propos de la vente de Grenoble-Habitat à CDC Habitat, la majorité Piolle évoque une cession à un "opérateur global de l’habitat d’intérêt public". Dans les faits, ils ouvrent en fait grand la porte au privé.

UNE VENTE À UNE SAS, ADESTIA

Car la délibération qui sera soumise au vote du conseil municipal du lundi 13 mars, si elle évoque dans le titre une cession à la CDC Habitat, parle ensuite d'une cession à Adestia. Il s'agit d'une filiale de la CDC, mais qui est constituée sous la forme d'une SAS (société par actions simplifiées). Ce qui est bel et bien « une porte ouverte vers le privé total » comme le relève le collectif des opposants à la vente de Grenoble-Habitat interrogé par le média en ligne Place Gre'net.

LES VERTS PRIVATISENT !

L'histoire retiendra donc que les verts/rouges, qui ne cessent de nous abreuver de la nécessite de "protéger les biens communs", qui ont créé leur fonds de commerce électoral local en surfant sur les peurs du privé, en instrumentalisant notamment le dossier de l'eau à Grenoble, auront finalement bradé le logement social à une société commerciale. On imagine sans peine ce qu'aurait dit ce camp politique si une municipalité de droite avait été à l'origine d'une telle décision.

LA SUPERCHERIE D'ERIC PIOLLE

Eric Piolle s'est évidemment bien gardé de communiquer à propos d'Adestia, parlant d'une vente à un groupe qui permettrait d'assurer la pérennité du logement social sur le territoire et une gouvernance locale. On ne peut pas décemment croire que tout le monde au sein de la majorité municipale souscrit à ces salades et votera d'une seule voix cette braderie qui ouvre la porte au privé. Car le groupe CDC Habitat est tristement connu dans notre Métropole, et les locataires du 10/20 galerie de l'Arlequin pourraient témoigner du peu de considération et de la brutalité dont fait preuve ce bailleur.

LES LOCATAIRES PAYENT L'INCURIE DE LA GESTION PIOLLE

Le sort des locataires importe de toute façon peu à Eric Piolle, qui ne procède à cette vente de 37 millions d'euros que pour boucler son budget. Après 9 ans de mandat : l'endettement est à un niveau record, les impôts sont les plus élevés des grandes villes de France, et il a achevé de vendre les bijoux de famille (GEG, GH, CCIAG). Il reste trois ans de mandat et Eric Piolle n'aura plus de levier pour pallier à son incurie. Ses successeurs n'auront plus le privilège de la lâcheté et de la fuite en avant si ils veulent redresser la ville. Le Groupe d'Opposition présidé par Alain Carignon nous a annoncé qu'il détaillerait lors du conseil ses propositions pour refaire de Grenoble une ville sainement gérée.

LES OPPOSANTS NE SERONT PAS ENTENDUS AU CONSEIL

Alors que les opposants à la vente de GH manifesteront devant le conseil municipal du 13 mars, nous avons appris qu'il avait refusé de leur laisser prendre la parole au début du conseil municipal, comme cela se fait habituellement pour de nombreux collectifs qui en expriment la demande. On comprend qu'il ne veuille pas entendre les craintes des locataires qui, eux, sont face à une décision très concrète pour leur vie quotidienne. Pas face à une simple ligne dans un budget municipal.

SUCCÈS POUR LA MANIFESTATION CONTRE GRENOBLE HABITAT À LA TRONCHE

D'autant que la grogne monte déjà chez les locataires, remontés comme des coucous contre la  vétusté, insalubrité, insécurité qui gangrènent le parc de logements sociaux. À La Tronche, une manifestation contre Grenoble-Habitat organisée par l'association Nous Tronchois (présidée par Maximin Ytournel) a réuni cette semaine plusieurs dizaines de locataires excédés des conditions de vie dans les logements GH. Brigitte Boer représentait le groupe d'opposition grenoblois à cette occasion, et a pu confirmer que l'étendue des dégâts de la gestion de GH par Eric Piolle / Barbara Schuman s'étend malheureusement bien au-delà de Grenoble.

LE CONSEIL MUNICIPAL DU 13 NOUS CONCERNE TOUS

Le conseil municipal du lundi 13 mars, qui votera le budget 2023 mais aussi la vente de Grenoble-Habitat, concerne bien plus de monde que les seuls propriétaires Grenoblois. Il concerne aussi les locataires de logements sociaux, qu'ils soient de Grenoble ou d'ailleurs, qui subissent des augmentations de charges et de loyers démentielles comme dénoncé chez ACTIS, ou qui vont se voir brader à un grand groupe qui n'aura aucune considération pour leurs besoins dans le cas de Grenoble-Habitat. Tout le tissu social grenoblois et métropolitain se trouve impacté par les funestes décisions de la ville centre. Nous ne pouvons que vous enjoindre à répondre nombreux à l'appel à manifester lancé par le Groupe d'Opposition. RDV le 13 mars à 14h30 devant le conseil (siège de l'ancien crédit agricole, 47 avenue Marcelin Berthelot, arrêts de tram MC2 et Malherbe).