HAUSSE DES IMPÔTS : PIOLLE COURT APRÈS SA MAJORITÉ QUI ÉCLATE

Vendredi, Eric Piolle s'est enfermé une heure avec Pascal Clouaire dans un bureau de la Métro. Ce tête à tête a dû être sanglant. Le matin même le "Dauphiné" avait publié des extraits de la lettre des élus "citoyens" à Piolle pour contester la hausse des impôts de 32 %. À un mois du vote du taux des impôts - le 13 mars prochain- Eric Piolle court après sa majorité qui éclate.

CONTRAINT DE DISCUTER AVEC PASCAL CLOUAIRE

Lui qui regardait de haut - et de loin - chacun d'entre eux, exprimant une détestation particulière pour Pascal Clouaire, ex adjoint au Maire et actuel Vice-Président de la Métro, se trouve contraint de discuter avec lui, de tenter de le convaincre. Quand on connait la suffisance du Grand Timonier, on imagine son courroux et combien enfle sa colère. D'autant plus qu'il doit faire semblant de prendre des gants. Ça fait beaucoup.

LE GROUPE VERTS/ADES DU CLAN AVRILLIER DOMINANT 

Jusque là, excepté sur le burkini, Pascal Clouaire, Kheira Capdepon et Amel Zenati, les deux autres élues avec lui, censés émaner d'un invisible "réseau citoyen" (!) avaient fait profil bas. D'ailleurs Kheira Capdepon n'avait pas suivi ses deux collègues sur le burkini, préférant obéir à Piolle et voter son autorisation dans les piscines. Un " réseau citoyen" dominé et noyé par le groupe dominant, les Verts/Ades du clan de Raymond Avrillier, premier groupe de la majorité avec 15 élus !

CLOUAIRE ET LES IMPÔTS : "UNE DÉCISION NÉGATIVE QUI S'ANCRE A LONG TERME"

Mais en écrivant aujourd'hui à Piolle que la décision d'augmenter les impôts de 32 %  « perçue comme dure, peut provoquer une réaction négative qui s’ancre à long terme », ils se réveillent un peu et semblent ne pas vouloir se laisser emporter par le tsunami fiscal.

LA CONFIRMATION DE LA DIVISION DE LA MAJORITÉ

Cette missive envoyée le 23 janvier, soit avant la réunion du Conseil Municipal du 30, explique la gêne dans laquelle la majorité municipale se trouvait pour répondre à l'assaut de l'opposition. Même si elle est signée des deux coprésidents du Réseau citoyen, Béatrice Bonacchi et Christian Bailly, elle engage surtout les trois élus. La missive révèle que « cette décision n’est pas entièrement partagée par l’ensemble des élus (la cohésion du groupe est nécessaire pour porter sereinement une politique) ».

LES ROUGE/VERTS CRAIGNENT L'OPPOSITION 

Confirmant pleinement les informations publiées par "Grenoble, le Changement" sur la division profonde de la majorité à propos de l'augmentation massive des impôts. Au passage, pour ceux qui douteraient de l'intérêt qu'il y a à se battre contre cette décision injuste, Pascal Clouaire et ses amis rappellent savoir "que les décisions politiques peuvent avoir un impact significatif sur les élections" et craignent surtout qu'elle "sera instrumentalisée, amplifiée et reprise au long cours par les oppositions".Qui ont donc raison de parler haut et fort. 

K. CAPDEPON SACRIFIERA-T-ELLE LES PERSONNES ÂGÉES ? 

Sur le fond, Pascal Clouaire, Kheira Capdepon et Amel Zenati redoutent - comme l'opposition - les «conséquences sur une partie très significative des contribuables grenoblois – qui bien que propriétaires ne sont pas tous « des riches » – et par incidence des locataires,  qui nous alertent depuis peu ». Menaces qui concernent particulièrement les personnes âgées, propriétaires souvent modestes, que Kheira Capdepon est censée défendre au Conseil Municipal. Fuira-t-elle encore ses responsabilités pour garder son poste ? 

"NOUS DOUTONS QUE CETTE DÉCISION SOIT JUSTE, ÉQUITABLE ET EFFICACE"

"Nous doutons que cette décision, soit juste, équitable et efficace" disent-ils, et menacent pour la suite : "nous sommes convaincus qu’il nous faut construire une décision qui porte les conditions minimales pour aborder les prochains mandats. »  Bref, l'après Piolle est engagé sur la terre brûlée qu'il aura laissé.

HAKIM SABRI AVAIT DÉMISSIONNÉ DE SON POSTE D'ADJOINT AUX FINANCES

Pascal Clouaire confirme donc bien que d'autres membres de la majorité contestent la dérive financière de Piolle : la démission anticipée de Hakim Sabri de son poste d'Adjoint aux Finances avait déjà marqué. Le départ de Lionel Picollet de la majorité lui a permis de révéler que pour éviter une nouvelle menace de mise sous tutelle, sans réformes, il faudrait augmenter les impôts de 17 %. Elle a achevé le phare de l'occident que nous avons la chance d'avoir à la tête de Grenoble : un Titanic pour Picollet. 

OLIVIER BERTRAND (Verts/Ades) DÉFINITIVEMENT DÉCONSIDÉRÉ ? 

Mais un Olivier Bertrand, l'un des élus du clan Avrillier, est devenu aussi un maillon faible. Il figurait parmi les élus Verts/Ades du Conseil Municipal parmi les plus virulents contre l'augmentation des impôts de 9% par Michel Destot en 2008. Alain Carignon a repris avec délectation ses déclarations et celles de ses collègues à l'époque. Olivier Bertrand a voté les "orientations budgétaires" et se déconsidérerait définitivement s'il votait l'augmentation de 32 %. Il n'est pas le seul. En réalité cette affaire conduit la majorité dans le gouffre du reniement, du mensonge, de la perte totale de crédit. 

R. AVRILLIER SORT DU TROU POUR SIGNALER CE QUE PIOLLE NE FAIT PAS

C'est le moment choisi par Raymond Avrillier pour sortir du trou et pointer les risques de pollution de la nappe phréatique grenobloise (DL du 4/2/23), comme si le Maire de Grenoble ne faisait rien. Au passage Eve Moulinier présente toujours ce militant de l'extrême gauche qui a coûté si cher à Grenoble (il était aux côtés de Edwy Plenel pour le meeting honteux contre l'état d'urgence, après les attentats du Bataclan, il est un des activistes anti nucléaire dont le résultat fait tant de mal à la France) comme un "lanceur d'alerte" (!).

AVRILLIER, LE "LANCEUR d'ALERTE" (!) EST BIGLEUX 

Qui n'a de toute sa vie, jamais rien détecté à gauche et chez les élus verts, même pas les marchés sans appel d'offres accordés par Eric Piolle à une association qui avait participé à sa campagne électorale. Tandis qu'il avait pris le temps de lire le rapport de la Cour des Comptes sur l'Elysée au temps de Sarkozy, il n'avait pas trouvé celui de prendre connaissance des conclusions de la Chambre Régionale sur la gestion Piolle. Les circuits courts, c'est pas pour lui. La question de savoir s'il approuve l'augmentation massive d'impôts ne lui est d'ailleurs pas posée. Mais sa sortie n'arrange pas Piolle, par contraste. Alors quoi ? la nappe peut être polluée et il n'a rien vu ni rien fait? 

UNE PARTIE DE LA MAJORITÉ NE VOIT PAS COMMENT ALLER AUX ÉLECTIONS...

La bombe à fragmentation de l'augmentation des impôts produit des effets imprévisibles et se propage de l'un à l'autre. Elle place les élus dans une situation impossible à défendre. D'autant qu'ils savent tous - même ceux qui obéissent- que ça ne change rien à la situation financière de la ville. Dans trois ans ce sera pire quand les sommets de l'impôt, de la dette et des dépenses de fonctionnement auront tous été pulvérisés. On comprend l'avertissement de Pascal Clouaire et de ses amis : il faut agir maintenant pour "construire une décision qui porte les conditions minimales pour aborder les prochains mandats". 

LE DESTIN DE PIOLLE S'OBSCURCIT 

Autrement les élections municipales seront en effet impossible à "aborder"... Mais si Eric Piolle passe une heure avec Pascal Clouaire et pour la première fois depuis des années  sa journée sagement assis sur son siège de Conseiller Métropolitain comme tous les élus l'ont constaté vendredi, ce n'est pas un hasard. Il semble que le ciel s'obscurcisse au plan national pour celui "a qui tout réussit" .Il n'a plus d'espace politique, ni d'idées depuis que son deuxième cerveau, Enzo Lesourt, a été brutalement licencié.

SES "AMIS" ATTENDENT LA COUR D'APPEL...

De plus, ses "amis" attendent le résultat de son passage devant la Cour d'Appel et observent avec commisération sa gestion qui le contraint à matraquer les Grenoblois d'impôts. Un titre comme celui du "Figaro" (3/2/23) sur 5 colonnes " Grenoble vent debout contre la flambée de la taxe foncière" ne fait pas du bien à son égo et sa réputation. Son destin Européen comme Député ou la tête d'une ONG, courroie de transmission des Verts, (comme Duflot, Cosse) serait compromis aussi.

E. PIOLLE ENVISAGE MAINTENANT LA PRÉSIDENCE DE LA MÉTRO

Eric Piolle envisage donc de figurer sur la liste conduite par un(e) fidèle à Grenoble pour devenir Président de la Métropole, jugeant que Christophe Ferrari sera abattu par la justice avec l'affaire de sa voiture et Lui, épargné par elle. Il a donc décidé de faire un effort - n'exagérons rien- en direction de ces élus communautaires qu'il méprise profondément. Il a même envoyé ses voeux personnalisés à chacun d'entre eux! La première fois depuis 9 ans. C'est dire jusqu'où il est prêt à se sacrifier pour changer d'image et passer de la case "dominant imbuvable " à celle " de candidat acceptable". C'est pas gagné, le naturel reprenant vite le dessus.

Y. MONGABURU VICTIME COLATÉRALE DES AMBITIONS DE PIOLLE

Evidemment ce schéma enterre un peu plus Yann Mongaburu, son candidat précédent, qui a choisi maintenant de disparaitre puisqu'il ne participe pratiquement plus depuis plus d'un an aux assemblées des collectivités dont il porte pourtant des titres - certes vides - mais qui donnent lieu à rémunération. Il aura été pressé comme un citron et jeté sans ménagements comme les autres. C'est pourtant lui, au départ, qui a fait tout le boulot pour placer Piolle en tête de liste en 2014. A quoi ça sert qu'on se décarcasse, comme dirait Lesourt. 

SE PRESENTER À LA METRO COMME ROI DE L'IMPÔT ET DE LA DETTE

Ces changements de caps et de pieds, cette brutalité sans fard - qui a déjà fait tant de victimes - rendent très difficile la nouvelle opération survie d'Eric Piolle. Se présenter à la Métro comme Roi de l'impôt et de la dette, dans une collectivité qui va elle-même avoir des décisions à prendre pour éviter cette spirale, n'est pas le meilleur atout. Outre les qualités d'empathie qu'on lui connaît.

Comme des poupées russes, c'est aussi cette phase, que révèlent les divisions inévitables de la majorité Rouge/Verts face au mur de l'augmentation massive de la fiscalité des Grenoblois. C'est d'abord ce mur qu'il faudrait franchir avant d'ouvrir les poupées suivantes. C'est mal parti.

 

 

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