PIOLLE : LA FUITE ET LA GRANDE DÉBANDADE

La débandade et la fuite qui ont marqué hier la journée d'Eric Piolle n'en finit pas de produire des effets délétères pour la majorité municipale. Dans Grenoble hier, malgré l'actualité brûlante des retraites, les conversations tournaient autour de la hausse massive des impôts locaux.

LES EX ÉLUS DE SA MAJORITÉ PIOLLE MÈNENT LA CHARGE 

La débandade par les charges des deux anciens élus de cette même majorité, Hosny Ben Redjeb et Lionel Picollet, est ce qui a été beaucoup retenu car elle vient du cœur du système. Le premier élu a estimé que la justification de la hausse massive des impôts n'était "qu'un vaste enfumage, de la communication, domaine dans lequel vous excellez". Le second a repris presque tous les reproches de l'opposition sur "le dogmatisme" de Piolle. Une "charge" qu'Eve Moulinier (DL du 31/1/23) a jugée "terrible". "Pensez-vous que les grenoblois vont accepter votre hausse gargantuesque ? Pensez-vous que les grenoblois vont oublier cette décision dans 3 ans, en 2026, au moment des élections municipales ?" a lancé Lionel Picollet.

"FAITES DES TUILES" : LES GRENOBLOIS APPORTENT LEURS DOLÉANCES

Les élus Rouges/Verts baissaient le nez, honteux de subir ces assauts de l'intérieur et la présence des Grenoblois à l'extérieur devant le Conseil Municipal à l'opération "Faites des Tuiles" qui démontrait que Piolle les a conduit dans l'impasse. D'ailleurs, Hosny Ben Redjeb et Dephine Bense (Modem) se sont joints à Alain Carignon, Nathalie Béranger, Brigitte Boer, Chérif Boutafa, Nicolas Pinel, Dominique Spini, Clément Chappet du Groupe d'opposition pour rencontrer les Grenoblois mécontents, de toute appartenance. 

E. PIOLLE ÉRUCTE CAR LES GRENOBLOIS NE LOUENT PAS SA DÉCISION 

Outre la débandade, c'est la fuite qui a caractérisé cette journée. Fuite verbale d'Eric Piolle n'y tenant plus, se réfugiant dans ses "cochonneries" habituelles pour salir ses adversaires. Abaissant sans cesse la fonction de Maire qui est de rassembler et d'élever le débat. Mais il avait besoin d'éructer sa colère pour avoir été défié, ne supportant pas que les Grenoblois ne louent pas sa si sage décision de les matraquer d'impôts. Évidemment, Alain Carignon qui conduit l'opposition est sa cible, montrant qu'il ne s'accommode que des accommodants, qu'il n'accepte que ceux qui entrent dans son moule. 

ALAIN CARIGNON: "JE CROIS COMPRENDRE QUE L'OPPOSITION VOUS DÉPLAIT"

Sa vindicte pathétique s'est exprimée vers une heure du matin, quand, sous les coups répétés de toutes les oppositions et la charge d'Alain Carignon lui expliquant avec humour qu'il semblait comprendre "que l'opposition vous déplait",  il justifiait la suppression des questions orales en début de Conseil Municipal à cause de celles... d'Alain Carignon. Déni de démocratie, déni de pluralisme, mépris du quart des Grenoblois.... D'autant plus hors de lui que Lionel Picollet, l'élu qui a quitté son groupe, avait rappelé "qu'Alain Carignon a été élu comme nous tous, c'est la démocratie" ( DL du 25/1/23). De quoi enrager.

Lui qui comparait cette année devant la Cour d'Appel pour soupçons de favoritisme dans le dossier de la... fête des Tuiles. Décidément quand ça veut pas, ça veut pas. 

PIOLLE NE VEUT PAS VOIR LA CONTESTATION DE SA POLITIQUE

Fuite physique quand Eric Piolle a vu arriver les piles de "tuiles" lui demandant des comptes. Son départ précipité, son incapacité à affronter l'adversité, à concevoir même qu'une contestation puisse s'exprimer à l'égard de Sa politique et de Sa personne, en disait plus long que tout sur la rigidité du personnage. Il ne voulait pas voir. Il ne pouvait pas voir. 

BEAUCOUP D'ÉLUS RÊVENT DE RETROUVER LEUR LIBERTÉ ET LEUR DIGNITÉ

Ce qui reste de sa majorité est de plus en plus écrasé par cette débandade et cette fuite. Quel est le suivant ? On a compris qu'il prenait tout à coup des gants avec Pascal Clouaire (Verts/LFI) qu'il déteste, auquel il a retiré sa délégation au Conseil Municipal. Subitement, le travail du Vice-Président de la Métro, pas trop éloigné de Ferrari, devenait louable. Un signe incontestable de faiblesse du Grand Timonier qui pourrait ouvrir des espaces à tous ceux qui pensent comme Lionel Picollet et voudraient, comme lui, pouvoir retrouver enfin leur liberté et leur dignité. 

O. BERTRAND (Verts/Ades) POLITIQUEMENT HAGARD FACE A CETTE HAUSSE DES IMPÔTS

Un Olivier Bertrand (Verts/Ades), du clan Avrillier, qui errait tel un fantôme au Conseil Municipal de lundi symbolise bien cette bérézina : il figurait parmi les plus virulents élus de l'opposition à l'augmentation des impôts de 9 % par Michel Destot en 2008. Comment pourrait-il ne pas être hagard politiquement en votant aujourd'hui 32 % d'augmentation? L'osera-t-il ? 

LE NOYAU DUR SORTI DES TRANCHÉES RECOIT DES RAFALES DE MITRAILLETTES

Des élus de la majorité Piolle feront-ils passer leur sens de l'honneur avant l'intérêt des prébendes ? Eux qui se sont engagés derrière leur tête de liste à ne pas augmenter les impôts ? Le noyau dur qui est sorti brièvement des tranchées hier a reçu des rafales de mitraillettes. Un Vincent Fristot, "nouvel" Adjoint aux Finances (Verts/Ades) qui osait dire, sur un ton de fonctionnaire soviétique, que tout allait bien à Grenoble en matière de fiscalité et de dette ! Alors qu'avec 320 millions d'euros d'encours, la dette de Grenoble crève tous les plafonds de son histoire. Qu'en dit son ami Avrillier ? 

M. TAVEL (Verts/LFI) AU BILAN CATASTROPHIQUE À BOUT DE NERFS... 

A l'occasion d'une interpellation, une Maud Tavel (Verts/LFI) visiblement à bout de nerfs elle aussi, tellement à coté de la plaque sur l'insécurité dans la ville, se disait personnellement agressée parce qu'Alain Carignon avait osé rappeler le rapport de la Chambre des Comptes qui dénonçait son manque d'information des membres de son Conseil d'Administration et du Conseil Municipal quand elle présidait la SEM Innovia.

SA GESTION DE LA SEM INNOVIA LAISSE DES TRACES INDÉLÉBILES

Rappelant ces faits au moment où elle était désignée pour assurer la transparence des SEM !  Le Conseiller Municipal aurait pu rappeler aussi qu'elle avait licencié Valérie Dioré pour la remplacer par Pierre Kermen, l'ex tête de liste des Verts aux municipales, à la Direction Générale de la SEM, démontrant l'exemplarité dont elle est le modèle. Coût pour le contribuable chiffré par la Chambre Régionale des Comptes : 335 000 €.

CÉLINE DESLATTES PASSÉE DE HOLLANDE/DESTOT À PIOLLE TENTE UNE DIVERSION

Une Céline Deslattes, ancienne thuriféraire de Hollande et de Destot dont elle était Adjointe au Maire, devenue une idolâtre de Piolle afin de demeurer en poste, en rajoute toujours pour donner des gages. Elle a bien tenté une diversion pour accuser de "sexisme" toute critique de fond. Elle s'est fait rabrouer avec vigueur et talent par Nicolas Pinel (UDI) qui lui a demandé de ne pas tenter de ramener le débat sur la cravate du Maire au sexisme ! La tentative a été étouffée dans l'œuf.

LES VOCIFÉRATIONS ET LA VINDICTE DE PIOLLE AGGRAVENT LA SITUATION

Une majorité aux abois, réduite aux acquêts, qui ne dispose plus des moyens, ni de la légitimité pour conduire une politique que même ses électeurs n'avaient pas validé. Les vociférations et la vindicte d'Eric Piolle n'y changeront rien. Elles vont plutôt aggraver sa situation en la rapetissant. 

PAS DE CRAVATE : UNE TRANSGRESSION REVOLUTIONNAIRE 

Car dans ce climat, la futilité et la suffisance de sa personnalité s'est révélée un peu plus encore, quand une incidente a porté sur le non port de sa cravate. Au lieu d'évacuer de telles questions quand les Grenoblois doivent supporter une augmentation massive d'impôts et les Français sont mobilisés sur la question des retraites, Eric Piolle s'est complut à présenter son attitude comme une sorte de transgression révolutionnaire dont il avait été quasiment l'initiateur mondial. Le décalage entre les préoccupations du moment et cette autosatisfaction enfantine créait une gêne palpable. 

UNE ABSENCE DE RESPECT ET D'OUBLI DE SOI DEVANT LE MONUMENT AUX MORTS

Alain Carignon lui faisant simplement remarquer que le nouvel uniforme sans cravate était aussi conformiste que l'uniforme sans cravate, estimant seulement que, devant le monument aux morts, les anciens combattants et les victimes prendraient comme une marque de respect pour eux que celui qui les représente porte une cravate, oublie son propre nombril pour penser aux autres. 

On comprenait qu'avec Piolle, s'oublier Soi-même pour se mettre à la place des autres, était mission impossible. 

DANS LES ANNALES MUNICIPALES

Cette journée de lundi demeurera dans les annales municipales comme un tournant des mandats de Piolle. Elle accélère une pente et change la nature même des combats qui s'engagent. S'il ne bouge pas, le lundi 13 mars prochain, il voudra faire voter les nouveaux taux d'impôts par sa majorité, plaçant Grenoble très en tête des grandes villes pour l'impôt sur les ménages et la dette.

D'ici le 13 mars, il demeure une marge d'action pour les Grenoblois épris de justice et attentifs à l'avenir de leur ville. Dans cette ambiance de débandade et de fuite, tout est donc encore possible pour eux.

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