PIOLLE ENGAGE UN MUSICIEN ACCUSÉ DE COUPS ET BLESSURES SUR UNE FEMME

La Patam'Fony hier soir aux vœux du secteur 5 de Grenoble.

Pour les vœux de secteur de la ville, Eric Piolle a engagé une fanfare du Nord-Isère, dirigée par un individu au profil très trouble. 

POUR LES VOEUX À GRENOBLE, UN GROUPE DE MUSICIEN BASÉ... À RIVES

La "Patam'Fony" s'est vue confier par la Municipalité l'animation de 4 cérémonies de vœux de secteur à Grenoble cette année. Cette banda est basée à Rives, et aucun des musiciens n'est Grenoblois (ils viennent de Charnècles, de la Bièvre et du Sud-Grésivaudan, et même de Bron ou de Roanne). Comme si la ville ne comptait pas de fanfares et de groupes locaux capables d'assurer l'animation des vœux ! À environ 800 euros de facturation de prestation par cérémonie, le bon sens aurait voulu que des Grenoblois en profitent. Mais les "circuits-courts" si chers à Eric Piolle n'ont à priori de valeur que dans les discours.

LE GROUPE AVAIT DEJA OFFICIÉ AU MARCHÉ DE NOËL

Ce n'est pas la première fois que la ville a recours aux services de cette banda bien éloignée de Grenoble. Elle avait déjà officié pendant le marché de noël, place Victor Hugo. Des décisions surprenantes alors que Grenoble peut se targuer d'un écosystème culturel riche et varié. 

La Patam'Fony avait clôturé le marché de noël 2021. Source : Facebook Place Gre'net

UNE PLAINTE CONTRE LE LEADER DE LA FANFARE

Mais le plus consternant dans le choix de cette banda tient à la personnalité de celui qui la dirige. L'individu en question (batteur de la fanfare) est visé par une plainte, enregistrée le 5 avril 2022 à la gendarmerie de La Côte Saint-André, par l'une de ses musiciennes qui l'accuse de coups et blessures volontaires à son encontre. 

7 JOURS D'ITT !

Derrière l'appellation "coups et blessures volontaires", on est bien au-delà d'une claque à la Adrien Quatennens. Les faits remontent au 1er avril. La plaignante l'accuse de l'avoir jetée par terre, violemment frappée, et étranglée pendant qu'il enfonçait son genou sur son sternum. L'enquête est en cours et loin de nous l'idée de ne pas respecter la présomption d'innocence à laquelle chacun a droit, mais à l'appui des accusations de la plaignante, il faut tout de même signaler qu'elle s'est vue délivrer un certificat médical attestant de 7 jours d'ITT !

ERIC PIOLLE CESSERA-T-IL DE RECOURIR AUX SERVICES DE CETTE BANDA ?

L'éthique voudrait qu'Eric Piolle mette fin à l'engagement de cette banda pour les vœux de la ville. On ne peut pas rabâcher à longueur de discours son prétendu engagement contre les violences faites aux femmes et en même temps fermer les yeux sur des accusations d'une telle gravité. 

Hier aux vœux du secteur 5. La première adjointe Isabelle Peters et l'adjointe à l'égalité des droits (!) Laura Pfister en pleine discussion avec, en fond, la banda de la Patam'Fony.

UN AUTRE SUJET D'INSTRUMENTALISATION CYNIQUE

Malheureusement, derrière ses prises de positions publiques, Eric Piolle a prouvé depuis longtemps qu'il ne se saisit du sujet de la lutte contre les violence faites aux femmes qu'à des fins d'instrumentalisation politique, pour travailler son image médiatique. Comme il le fait avec la question des migrants et de la misère humaine. Car dans les faits, il envoie de tout autres signaux. 

LA SEULE FEMME DG DE SEM VIRÉE

Lors de son premier mandat, il a licencié sans ménagement (et sans vrai motif, reconnaissant même qu’elle était compétente) la seule femme Directrice Générale d’une SEM de la ville, Innovia. Pour la remplacer par un homme, Pierre Kermen, un jeune retraité de l’université qui avait été le candidat tête de liste des Verts aux élections municipales de 2001. De là à y voir une compensation pour sa non-candidature en 2014... Quoi qu’il en soit ,alors qu'Eric Piolle signait dans le même temps une charte l’engageant à favoriser l’accès des femmes aux responsabilités, il sacrifiait celle-ci sans ménagements.

Valérie Dioré, la seule femme directrice générale d'une SEM de la ville. Licenciée sans ménagement.

LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES COLLABORATRICES DU CABINET

En démissionnant avec fracas l'été dernier, l'ex collaborateur du Maire, Enzo Lesourt, a révélé la brutalité du fonctionnement de l'entourage le plus proche de Piolle. Il dénonçait ainsi "la violence éloquente du licenciement" de l'une de ses collègues, au moment des élections municipales. Il parle également du cas d'une ancienne collaboratrice du cabinet, "mal accueillie et mal « remerciée »: on lui expliqua froidement qu’ « une femme enceinte, on sait comment ça s’en va, on ne sait jamais comment ça revient". En matière de lutte contre les violences, faites ce que je dis, pas ce que je fais.

Les campagnes de comm de la ville oublient la lutte contre le harcèlement... au sein même du cabinet

UN RECUL POUR LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Les graves accusations, les 7 jours d'ITT, le dépôt d'une plainte ouvrent la porte à trop de doutes pour que la ville puisse décemment poursuivre sa collaboration avec la Patam'Fony. Les voir persister à animer les cérémonies de vœux qui doivent encore se tenir serait un signal très dangereux, qui nuirait au combat contre les violences faites aux femmes. Eric Piolle doit prendre ses responsabilités. Dans le cas contraire, il aggravera encore davantage la fracture béante entre ses actes et ses paroles. Sur un sujet d'une telle gravité, ce serait une lourde faute.

 

 

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