« FRUGALITÉ » : LA SURENCHÈRE DE COMM’
Dans sa surenchère habituelle, la Municipalité annonce 10 mesures de frugalité pour la consommation énergétique. Beaucoup de communication, rien de révolutionnaire, et quelques perles d'hypocrisie.
ABAISSEMENT DE LA TEMPÉRATURE... COMME PARTOUT
Les premières mesures mises en avant sont ainsi celles de l'abaissement de la température à 19 °C dans les bâtiments culturels et les écoles. Soit ni plus ni moins que ce que préconise le Gouvernement. Mais le système Piolle a cette manie de faire passer tout ce qu'il fait pour une révolution et un grand bond en avant. À noter que la Municipalité se garde de préciser qu'elle a poussé le bouchon bien trop loin à certains endroits : à la Halle Clémenceau, on relevait 9 degrés entre 18h et 19h30 plusieurs soirs d'affilée en décembre, au mépris des usagers qui n'ont pas manqué de se plaindre.
ÉCLAIRAGE DES STADES : UNE "ÉTUDE" !
Autre mesure proposée : "le lancement d’une étude de "relamping" pour rénover les dispositifs d’éclairage des stades et terrains de sports dans une logique de sobriété avec un niveau d’éclairage au plus juste en fonction des usages". On se demande pourquoi ça n'a pas déjà été fait, considérant que de nombreuses collectivités bien au fait de la consommation en éclairage des stades se sont attaquées à ce sujet depuis des années. Mais surtout, il n'y a décidément qu'Eric Piolle pour considérer qu'une étude est une vraie mesure. Le temps d'avoir les conclusions de celle-ci et que le "relamping" soit effectué, l'hiver sera bien passé.
UNE SÉRIE DE MESURETTES POUR LES BATIMENTS DE LA VILLE
Viennent ensuite une série de 4 mesures qui concernent directement les bâtiments propriété de la ville. Sont ainsi annoncées "la fin du chauffage programmé de façon automatique dans les locaux administratifs" (qui n'était en fait toujours pas en vigueur à l'hôtel de ville il y a quelques jours), ou "la mise en route du chauffage du parc des bâtiments municipaux en novembre au lieu de mi-octobre" : il faudrait surtout remercier les températures d'automne plus douces que ce qu'on a pu connaitre par le passé ! Suivent aussi deux mesurettes qui auront bien peu d'impact (le regroupement des agents dans certaines ailes ou étages et la fermeture de sites administratifs entre noël et le jour de l'an) mais ne coûtent pas grand chose à annoncer.
ILLUMINATIONS DE NOËL : LA BELLE HYPOCRISIE
La ville annonce en grande pompe "la coupure des illuminations de Noël à 23 heures". Soit une proposition assez culottée, voire indécente, alors que le marché de Noël était lui illuminé toute la nuit pendant le mois de décembre !
THÉS DANSANTS : LES SENIORS MÉPRISÉS
On découvre ensuite "la réduction de la chauffe et des durées d’utilisation du Palais des sports avec des thés dansants délocalisés". Le fameux palais des sports, gouffre thermique qui nécessiterait plus de 50 millions d'euros pour être rénové, mais la Municipalité n'a pas le premier sou. Le communiqué de la ville se garde bien de préciser que l'un des thés dansants a été annulé le jour même pour être reporté en janvier et que de nombreux seniors n'en avaient pas été informés et se sont donc déplacés pour rien. Le mépris des plus âgés : rien de nouveau depuis 8 ans à Grenoble.
LA CRÉATION DE DEUX POSTES !
Mais la palme d'or de ces mesures revient au "renforcement de la mission sobriété énergétique à la Ville avec deux postes dédiés". On voit mal comment la création de postes, dont les missions sont bien obscures, permettront d'économiser davantage d'énergie. Sans même parler du coût financier pour la collectivité, aux finances déjà exsangues.
LE GRENOBLOIS TRINQUENT
Car pendant que la Municipalité communique, lance des études et embauche toujours plus en faisant exploser ses dépenses de fonctionnement, ce sont les Grenoblois qui subissent les conséquences. Eric Piolle aura réussi l'exploit de dépenser davantage tout en parlant de "frugalité" : la hausse d'impôts massive qu'il souhaite se précise de plus en plus pour compenser son incurie financière.