PROCÈS PIOLLE, JOUR 2 : LE MAIRE AURA EU 3 AVOCATS
Le procès d'Eric Piolle s'est achevé hier par une dernière audition, les plaidoiries des parties civiles et des avocats, et les réquisitions du procureur. Le délibéré des juges sera rendu le 25 octobre.
[Avant de lire cet article, nous vous conseillons la lecture de l'article qui relate la journée de lundi]
FRANÇOIS LANGLOIS (DIRECTEUR GÉNÉRAL DES SERVICES) N'ÉTAIT PAS SUR LE DOSSIER...
La matinée a débuté par l'audition de François Langlois, à l'époque DGS, nommé dans ses fonctions par Éric Piolle. Celui-ci expliquant n'avoir pas suivi le dossier de la fête des tuiles à l'époque, ne pas avoir été été alerté des réticences au sein du service des marchés publics, et avoir juste été informé de l'avancée du dossier. Sur les 38 800 euros pour la conception de la fête, il affirme que Fusées avait travaillé sur l'élaboration et la conception, mais qu'ils ne savaient pas encore si ils allaient lui donner le marché. Il admet avoir inscrit le marché à l'orde du jour de la commission d'appel d'offres 48h avant (malgré le délai légal de 5 jours). Et qu'il a autorisé la notification du marché public à Fusées, alors que celle-ci n'avait pas présenté l'attestation fiscale demandée par la loi, pour ne pas avoir à embêter le Maire... car les services fiscaux avaient "simplement" perdu le dossier de Fusées. Mis à part tout ça, tout va bien.
LA PARTIE CIVILE NE DEMANDE RIEN
L'avocat représentant la ville partie civile (l'adjoint désigné Vincent Fristot était toujours absent) a ensuite fait son plaidoyer. Comme on pouvait s'y attendre, il n'a rien demandé. Confirmant les craintes du Groupe d'Opposition et la pertinence de demander à se porter partie civile. Eric Piolle avait bien là trouvé son deuxième avocat, bien éloigné des intérêts des Grenoblois.
ME ALDEGUER : "SEULS CONTRE TOUS"
Me Aldeguer, avocat du Groupe d'opposition (Alain Carignon, Nathalie Béranger, Brigitte Boer, Chérif Boutafa, Nicolas Pinel, Dominique Spini), a ensuite entamé son plaidoyer. Il a rappelé que les élus d'Opposition ont été les "seuls contre tous, quand il a fallu demander des informations sur le dossier, contester la protection fonctionnelle accordée par la ville, demander des explications sur le montant du préjudice subi par la ville, quand on a contesté leur présence dans le prétoire". Il a été le seul à rappeler les liens entre Eric Piolle et Pascal Auclair, tous les éléments faisant légitimement penser à un renvoi d'ascenseur, les pressions politiques pour faire aboutir la fête des tuiles. Méthodiquement, il a additionné les sommes qui ont été payées par la ville. Puis il a rappelé ce que dit le code des marchés publics à propos des oeuvres d'art et de leur caractère unique, de la distinction avec "l'ingénierie de spectacle". Mais aussi le rôle du Maire garant du respect du code des marchés publics, et le fait que "la seule violation de la règle du code des marchés fait présumer le délit". Il a enfin déploré les propos de l'avocat de la ville partie civile, qui a affirmé qu'il n'y avait pas de préjudice. Pour conclure en sollicitant un euro de dommages intérêts pour le préjudice des élus d'Opposition qui, eux, auront tâché de représenter les Grenoblois à ce procès. Une chose est certaine : Me Aldeguer aura été le seul grain de sable venu s'immiscer dans une horlogerie bien réglée, où chacun ferme les yeux sur de nombreux éléments gênants du dossier.
ERIC PIOLLE QUITTE LA SALLE
Après avoir refusé de répondre aux questions de Me Aldeguer hier, Eric Piolle et son conseil ont cette fois quitté la salle. Sans doute trop perturbés par une intervention qui était le seul grain de sable dans un mécanisme bien rôdé, où pas une seule voix ne venait poser les questions qui fâchent et les incohérences du dossier ?
LE PROCUREUR DEVIENT LE 3ÈME AVOCAT D'ÉRIC PIOLLE
Est ensuite venu le tour des réquisitions du Procureur. Un monologue plutôt grandiloquent, entrecoupé de digressions chronophages n'apportant rien au dossier. Il a finalement décrété que le dossier ne noue autour de Paul Coste (DGA), Erwan Lecoeur (directeur de la communication), Pascal Auclair et l'association Fusées pour lesquels il a demandé une amende "modérée". Il n'a rien demandé contre Eric Piolle, n'ayant aucune certitude "qu'il a manœuvré", ne voyant en lui qu'un rôle administratif (comme si les élus et agents étaient de froids maillons d'une chaine, sans qu'aucune considération politique ne joue un rôle dans une collectivité !), et décrivant tous les arguments selon lesquels Eric Piolle connaissait Pascal Auclair, son soutien pendant la campagne, comme la vision d'"un complot". Pas besoin d'en jeter plus : le Maire de Grenoble avait trouvé avec le Procureur, Laurent De Caigny, son troisième avocat.
Me ALDEGUER : "UN TROISIÈME AVOCAT S'EST INVITÉ"
Me Aldeguer a déploré le fait qu'un troisième avocat se soit invité dans ces réquisitions. Le Groupe d'Opposition aura été le seul procureur, face à un réquisitoire "décevant et complaisant".
DÉLIBÉRÉ LE 25 OCTOBRE
La journée s'est ensuite terminée par les plaidoiries des avocats de la défense. Une succession d'interventions effarouchées ne reconnaissant aucune faute. Le délibéré sera rendu le 25 octobre. Quelle qu'en soit l'issue, ce procès gardera un goût amer, avec une enquête loin d'être à la hauteur, des personnes essentielles comme l'élu à l'événementiel Olivier Bertrand absentes des auditions, un procureur très loin du fond du dossier.
Sachant que Piolle décide de tout depuis 8 ans, au mépris même de ses adjoints, comment croire qu’il ne savait rien ?
Qui peut croire qu’il allait laisser une preuve écrite de son copinage avec la Fusée ?
Qui peut croire que le soutien de campagne ne constitue pas un « avantage » pour Piolle ?
Enfin, ce compte-rendu confirme parfaitement l’amateurisme qui règne à la Mairie ainsi que le manque d’approfondissement du dossier par la Justice. Comme d’habitude dans ce monde gaucho-bobo, personne n’est responsable de rien.
Parodie de justice . Le fascisme d’extrême gauche n’est pas condamnable dans ce pays . La honte dans le pays des droits de l’homme .
Bonjour,
Outre la procédure illégale sur le fond,comment la ville justifie l’embauche de contractuels??? Comment le comptable public (trésorerie)a pu justifier ces emplois avec quelles pièces administratives fournies par l’ordonnateur??? Il suffit de lire le jugement de la CRC sur la condamnation du comptable pour les heures supplémentaires de la métropole Grenobloise pour savoir que tout n’est pas sur la table!