BAROUD D’HONNEUR DE L’ADJOINT AUX FINANCES… AVANT LA HAUSSE D’IMPÔTS ?

Hakim Sabri n’est plus adjoint aux finances avec l’élection du nouvel exécutif. Il a présenté au conseil municipal de lundi sa dernière décision modificative du budget en se dédouanant des problèmes à venir. 

HAKIM SABRI REMPLACÉ PAR VINCENT FRISTOT : UN REPLI SUR SOI 

Hakim Sabri n'assumera ainsi plus les fonctions d'adjoint aux finances, après l'avoir fait pendant 8 ans. Le Maire a choisi de confier cette tâche stratégique à Vincent Fristot, qui cumule les postes à responsabilité depuis 27 ans et est dans le noyau dur du système Piolle. C'est notamment lui qu'Eric Piolle a désigné pour représenter la ville partie civile dans son procès en correctionnelle, tâche dont l'intéressé refuse de rendre compte au conseil municipal et aux Grenoblois... alors qu'il est censé défendre leurs intérêts. Sa nomination comme adjoint représente donc un repli sur soi, sur les derniers fidèles du clan, à l'heure où le manque d'ouverture est en train de creuser les fractures. Un très mauvais signal.

Vincent Fristot, au coeur du clan depuis Avrillier.

SABRI/PIOLLE : DES RELATIONS EXÉCRABLES 

Hakim Sabri a été salué par le groupe d'opposition mené par Alain Carignon qui, malgré une opposition frontale sur les choix budgétaires, a reconnu qu'il a toujours répondu aux questions et joué la transparence : une exception dans la majorité municipale. Les relations d'Hakim Sabri avec Eric Piolle étaient d'ailleurs exécrables : de nombreux témoignages confirment que les deux hommes ne se parlaient plus tant les divergences de vues s'étaient creusées. La volonté de Piolle de vouloir sans cesse imposer ses vues, en matière budgétaire mais aussi à propos du burkini par exemple, ont eu raison de la confiance d'Hakim Sabri qui prend ses distances et désapprouve ses méthodes.

Suite au vote du burkini, Hakim Sabri s'était violemment et publiquement opposé à Eric Piolle.

LE COÛT DE L'INSÉCURITÉ À GRENOBLE

Hakim Sabri a donc présenté sa dernière décision modificative avant de quitter ses fonctions. L'Opposition, par la voix d'Alain Carignon, a fait part de ses préoccupations quant au budget. En commençant par le coût concret de l'insécurité à Grenoble : près de 2 millions d'euros rien que pour cette décision modificative. Le budget provisionne en effet 1.7 millions d'euros pour le contentieux opposant la ville à la société Richardson (l'entreprise qui avait vu ses locaux brûler après l'incendie spectaculaire dans le camp de la rue des Alliés installé sur un terrain municipal), et 280 000 euros pour le gardiennage de ce camp suite à l'incendie. Cette somme astronomique aurait été évitée si la ville avait daigné s'attaquer en temps et en heure au démantèlement de ce camp sur un terrain communal.

Le violent incendie du camp rue des alliés, qui part d'un squat sur un terrain municipal, coûte au moins 2 millions d'euros à la ville.

LE FIASCO DE LA VENTE DE GRENOBLE HABITAT

La Municipalité acte aussi le fiasco de la vente des actions de Grenoble Habitat : ne trouvant pas d'acheteur, elle repousse les recettes à 2023... soit un trou dans les finances de 17 millions d'euros en 2022 ! L'Opposition avait prévenu dès le vote du budget primitif en fin d'année dernière, mais n'avait pas été écoutée. La valeur estimée des actions passe d'ailleurs de 44 à 30 millions, confirmant des estimations fantaisistes et un amateurisme préoccupant d'Eric Piolle dans ce dossier pourtant très sensible pour les locataires et les salariés de Grenoble Habitat.

Les manifestants inquiets pour Grenoble Habitat devant le conseil municipal de juin.

LA VILLE À EST À L'AGONIE FINANCIÈRE

Ce trou dans le budget conduit la ville à devoir emprunter 14 millions d'euros supplémentaires. À son arrivée en 2014, Eric Piolle avait critiqué la gestion de son prédécesseur et emprunté la même somme pour rattraper les problèmes financiers de la ville. En 2022, il n'a plus d'excuses : il n'a pas su engager les réformes nécessaires et emprunte pour rattraper les trous qu'il a lui même créé par sa gestion médiocre.

Ce tableau comparatif de Grenoble avec les villes de même strate (source Ministère des finances) est accablant (moyenne des villes en colonne de droite).

VERS UNE HAUSSE DES IMPÔTS ?

La situation budgétaire est plus que préoccupante. Eric Piolle atteint l'équilibre en empruntant massivement. Avec Grenoble Habitat, il tentera de brader les derniers bijoux de famille du patrimoine Grenoblois pour garder la tête hors de l'eau. Mais nous sommes au bord du précipice. Des échos font remonter que les services de la ville travaillent sur le scénario d'une hausse des impôts locaux (taxe foncière) pour 2023. Interrogé à ce propos par l'Opposition, Hakim Sabri, visiblement très mal à l'aise, n'a pas souhaité répondre et s'est dédouané de toute responsabilité. Ce scénario éclairerait encore d'un jour nouveau son départ : celui d'un homme qui ne compte pas assumer la décision Piollesque de ponctionner encore davantage les Grenoblois.

L'intervention d'Alain Carignon sur le budget.

LES GRENOBLOIS DÉJÀ MATRAQUÉS

Cette impéritie municipale est annonciatrice de futurs jours sombres pour les Grenoblois, déjà matraqués financièrement. Grenoble est déjà la première ville de France de plus de 100 000 habitants en matière d'imposition. Une nouvelle hausse serait catastrophique, confirmant l'incapacité de la majorité à avoir engagé les réformes structurelles nécessaire depuis 8 ans qu'elle est au pouvoir. Comme un air de déjà vu, avec une situation qui n'est pas sans rappeler la hausse des impôts décidée par la majorité Destot en 2009... et qui lui avait coûté sa réélection en 2014. 2026 n'est plus si loin.

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