L’ARBRE POUR CACHER LA FORÊT DE BÉTON

 

"En été, je pense que cela va être invivable avec la chaleur pour les personnes qui souhaitent se reposer sur la place" . Au milieu de la com' municipale et des commentaires louangeurs passe le témoignage d'une grenobloise  ( DL 22/2/22) dans l'article de Laure Mamet. La place Victor Hugo regardée en long , en large et en travers, mais il n'est jamais question des 19 marronniers abattus qui n'étaient évidemment pas tous malades, ni du choix de créer de nouveaux espaces sans arbres à la place d'allées ombragées existantes. Ainsi pour les candélabres qui ont  remplacé une allée d'arbres (notre photo). La municipalité a eu aussi la riche idée d'installer des bancs-lits de façon à attirer la population dont le centre ville a beaucoup besoin

UNE COM' POUR COMPENSER LA BÉTONISATION MASSIVE 

La majorité fait feu de tout bois si on ose dire pour compenser la bétonisation massive de la ville par une communication encore plus massive. Il n'est question que de plantations d'arbres, de "plan Canopée", de végétalisation à outrance et il faut reconnaitre que les médias locaux la reproduisent sans filtre. 

Ainsi Place Gre'Net nous annonce que nous sommes la 8 eme agglomération Française " les plus vertes". La première étant ... Nice . En effet 45 % du territoire de notre Métropole est composé de forêts. Merci le Sappey, Quaix en Chartreuse, Séchilienne etc...  Pour Jean-Benoit Vigny ( DL 20.2/22) " des arbres pour un territoire plus vert face au réchauffement climatique" serait le programme de la Métropole grâce à son plan Canopée. Et puis Grenoble est " capitale verte" ... Le lecteur est abasourdi de tant de verdure qu'il ne voit pas. 

2000 ARBRES ONT DISPARU 

On comprend parfois entre les lignes qu'il y a bien un problème grenoblois de macadam, de béton de pavé et de bâti ,et que la municipalité aurait planté 5000 arbres depuis 2014 , avec un solde de 3000 , signifiant que 2000 arbres ont été abattus ou sont morts, ce qui est beaucoup.  On ne sait pas combien auraient pu être sauvés avec un peu d'attention des élus. Mais bien entendu dans toutes ces données savantes distillées par la majorité, on ne sait pas non plus ce qu'on a perdu avec les marronniers centenaires de la place Victor Hugo, les cerisiers du japon de la place de la gare ou les grands sujets de la piscine Jean Bron, par rapport à la nouvelle plantation de brindilles.... 

L'intervention d'Alain Carignon à propos de la bétonisation lors du conseil métropolitain.

GRENOBLE LANTERNE ROUGE DES ESPACES VERTS PAR HABITANT

Mais surtout cette com' massive sur les arbres a pour objet de cacher la forêt de béton. Selon la majorité Piolle, Grenoble comptait 14,6 M2 d'espaces verts par habitant à son arrivée en 2014 contre - selon elle- 31 M2 à la moyenne des grandes villes. Elle avait publié cette donnée, pour s'en plaindre dans sa revue GreMag. Depuis lors l'UNEP a estimé que la moyenne des grandes villes était de 48 M 2 d'espaces verts par habitant. Mais peu importe. La seule question qui vaille est de savoir si, depuis 7 ans, avec l'arrivée des Verts aux commandes ce chiffre s'est amélioré ou non. Silence total dans les rangs.Eric Piolle inonde les médias locaux d'initiatives microscopiques ou de plans mirobolants pour que jamais le débat ne se porte sur les données essentielles.

LES NOUVEAUX QUARTIERS SONT DES UNIVERS DE BÉTON

Car si "Grenoble est pauvre en espaces verts" comme elle le déplorait à son arrivée, elle le doit aux plans d'urbanisme dont les élus ... verts sont responsables depuis les années 2000. Les quartiers qui sont sortis de terre depuis ces années-là ont tous été très pauvres en espaces verts: Vigny-Musset, De Bonne, Beauvert, Châtelet, Presqu'ile et demain Flaubert. De plus ,partout, les "dents creuses " comme les appellent les urbanistes ont été bétonnées. Le dernier plan d'urbanisme imposant même des minimum de densité pour obtenir des autorisations de construire! On a vu ici ou là , des révoltes sporadiques comme à l'Ile " verte" , Berriat, l'Abbaye  mais le rouleau compresseur est passé s'appuyant sur le PLUI ( plan d'urbanisme) qui s'impose partout.

Jean MACÉ : UN PARC VA ÊTRE URBANISÉ !

Même la construction d'un immeuble dans un parc existant - le parc Tarze- voudrait passer comme une lettre à la poste. Pourtant cette zone naturelle, qui a été abandonnée à elle-même, correspond exactement aux critères que la municipalité vante partout, elle qui ne veut plus de ces parcs entretenus au cordeau, qui préfère l'herbe folle et le règne animal. Cela ne choque pas beaucoup les médias et l'Union de Quartier Confluences qui avait si peur que le parc soit totalement urbanisé (!) s'en accommode aussi. Qui peut expliquer pourquoi  dans une Métropole dont - parait-il- l'objectif est un territoire plus verts par la plantation d'arbres, les arbres et les parcs existants ne sont pas sanctuarisés ?

 

BEAUVERT, L'AUTO-PONT DE GRAND PLACE : LES ARBRES TOMBENT

Ce qui est vrai parc Tarze l'est aussi à Beauvert ou le dernier espace de respiration doit disparaitre. Comme on a vu raser le dernier espace végétalisé en bordure de la Presqu'ile. Alain Carignon a demandé au dernier Conseil Métropolitain mais pourquoi, pourquoi donc en abattant l'auto-pont de Grand Place n'avait-on pas sauvé les arbres qui le bordaient? Aucun élu n'a su répondre car aucun élu ne se préoccupe des arbres. Les aménagements sont sous traités aux services et aucune attention n'est portée à ses sujets.

10 % DE LA SURFACE ARBORÉE DE GRENOBLE: MUNICIPALITÉ CARIGNON 

Le Président du groupe d'opposition a eu beau jeu de rappeler les platanes maintenus caserne Reyniès-Bayard, les platanes sauvés avenue Maréchal Randon avec la construction du Musée, la création de la place arborée de Lavalette devant le musée et plus généralement les 20 hectares de parcs et jardins créés sous les municipalités Carignon, soit en 12 ans, 10 % de la surface arborée de la ville depuis son origine. 

UNE QUESTION VITALE POUR GRENOBLE

On comprend que la municipalité refuse le débat, poursuive sa fuite en avant  de communication sur la lutte contre le réchauffement climatique qu'elle mène en réalité en bétonnant la ville. Mais on s'étonne que le fond ne soit pas abordé tandis que les observateurs s'inscrivent dans cette grave omission. On parle sans cesse de la paille pour ne pas voir la poutre. Le groupe d'opposition est très offensif sur cette question vitale pour Grenoble. Il en va du réchauffement évidemment, des périodes de canicule aggravées dans la cuvette mais aussi de la qualité de vie, de la valeur des biens, de l'attractivité et même de la sécurité ; On sait bien que la densité est un facteur aggravant de la délinquance. 

 

Les grenoblois doivent se saisir de ce dossier essentiel. Ils doivent contourner la com' municipale pour ramener à cette triste réalité qu'est la densification massive de la ville qui empêche de créer les espaces de respiration indispensables à l'avenir de Grenoble.

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