INITIATIVES CITOYENNES : LE TRISTE GAG d’Eric PIOLLE

Le " Dauphiné" ( 17/6/21) reprend dans son titre la phrase d'Alain Carignon

« Après une commission Covid19 dont aucune proposition n'a été suivie d'effet, des demandes d'avis sur la création de terrasse toutes laissées lettre mortes, des projets d'immeubles soigneusement cachés ou présentés de manière mensongère, alors que nous habitants voudrions avoir notre mot à dire et surtout être écouté, sur la piétonisation à marche forcée, sur la propreté de la ville et le partage délétère entre voirie (ville), déchets (métropole), et entretien des espaces verts (ville à nouveau), sur la sécurité et les incivilités, sur les choix budgétaires (promesse de 2014, tout juste remplacée par une information annuelle), et ce ne sont que des exemples, la ville nous propose un Pif gadget pour pouvoir prétendre avoir fait de la concertation... Quel triste gag « …

CE N'EST PAS NOUS QUI LE DISONS MAIS LE CLUQ 

Ce n’est pas nous qui le disons mais Alain Lauriot, un citoyen engagé, dans un mail largement partagé.  Il commentait la création par la municipalité  « d’une commission de...sélection des commerçant-es du marché de Noël 2021 » à laquelle « 6 habitants (tirés au sort, selon la nouvelle mode) » seraient associés. Triste gag en effet.

TOUT CITOYEN NORMAL DOIT S'Y PERDRE

Sa réflexion s’applique au nouveau processus mis en place par le Conseil Municipal lundi censé donner la parole aux grenoblois. Il est à parier qu’il ne débouchera sur rien ou bien sur une parlotte supplémentaire autour des dadas de la majorité municipale. Il s’agit d’une usine à gaz aux conditions tellement complexes que tout citoyen normalement constitué – c’est à dire non professionnel -doit s’y perdre.

"PAS UNE FOIS LES GRENOBLOIS N'ONT PU DECIDER"

Il semble que ce soit l’objet poursuivi par Piolle : n’être dérangé par personne. « 7 ans après votre arrivée à la Mairie alors que pas une seule fois les grenoblois n’ont  disposé du pouvoir de décider sur des dossiers municipaux, vous présentez encore une énième délibération dont l’objectif est de créer un labyrinthe dans lequel le citoyen est certain de se perdre » a d’ailleurs résumé Alain Carignon .

LE SAUT D'OBSTACLES POUR COMPRENDRE QU'ON PERD SON TEMPS

Il a fait sourire le Conseil Municipal en décrivant « ces réglements interminables aux sous conditions aussi compliquées que les petites lignes du bas de page des  contrats d’assurances.  Si un grenoblois arrive au bout de la lecture, il comprendra immédiatement qu’aprés avoir sauté  tous les obstacles qui sont mis sur sa route, s’il a passé un plein temps  épuisant de plusieurs semaines pour y parvenir, il comprendra qu’au final il ne pourra jamais réunir 16 000 votants et donc qu’il a perdu tout son temps »

"VOUS VOULEZ SUPPRIMER LA SAISINE DIRECTE "

Pour Alain Carignon « en réalité vous voulez supprimer la saisine directe des grenoblois sur les dysfonctionnements de la ville. Vous n’avez jamais voulu les prendre en compte, vous n’avez jamais voulu leur répondre et vous allez donc institutionnaliser la distance entre l’élu et le citoyen.  Il faut bien comprendre que ce qui est expliqué là est que les milliers de demandes annuelles des grenoblois cassent les pieds au Maire. Désormais un service fera le tri. Il vérifiera si la demande est d’intérêt collectif,  légale, non discriminante et de compétence municipale. 

CE N'EST PAS D'INTERÊT COLLECTIF, C'EST DISCRIMINANT

« Tout grenoblois qui se plaint de la malpropreté dans sa rue, des rats ou des poubelles qui débordent , des jardins abandonnés se verra répondre que ce n’est pas d’intérêt collectif, s’il se plaint de l’insécurité que ce n’est pas de compétence communale et s’il met en cause un squat voisin que c’est discriminant.  Il faut être deux, c’est à dire faire signer son voisin qui justement jette ses ordures par la fenêtre. Ou bien payer ses impôts depuis 16 ans. Il faut au moins 50 résidents en soutien, et le délai est d’un mois pour les réunir une fois avoir écrit au Maire. Mais si la ville répond au bout de 3 semaines pour vous informer qu’il faut 50 signatures, ce que vous ne saviez pas,  il ne vous en reste que deux!

 

UNE MISSION DE CONTRÔLE DE LA DEMANDE!

« Il y a une mission de contrôle de la recevabilité de la demande,  qui sera le plus souvent rejetée. Ça veut dire que la question du grenoblois est jugée sans valeur pour des raisons de forme. Si elle passe tous ces filtres ce n’est pas fini. Le grenoblois  est convoqué et il y un réunion de présentation entre les représentants de la demande et le service qui rappelle les règles. Qui êtes vous? D’où venez-vous ? D’où parlez-vous ? Comment osez-vous ?

A LA FIN ... LE COMPTE RENDU EST PUBLIÉ 

"Puis une réunion dans le mois. Puis deux mois d’études. Puis une autre réunion. Puis à la fin un compte rendu est publié sur le site internet de la ville, suprême victoire. Le nirvana. Certes on problème n’a pas été traité, les poubelles débordent toujours, mais un compte rendu est publié quelques mois après son signalement du dysfonctionnement… »

 IL FAUT MONTRER PATTE ROUGE/VERTS POUR OSER PARLER

D’ailleurs Isabelle Calendre relève bien dans le DL (17/6/21) que « la médiation citoyenne », en réalité l’ancienne vulgaire  lettre qu’on adressait au Maire pour lui signaler ce dysfonctionnement, exigera maintenant 50 signatures et ces multiples étapes  afin en réalité « de donner un cadre abouti à ces demandes, en obligeant ceux qui la portent à la rendre la plus précise possible ». Il faut montrer patte rouge/vert pour oser parler.

1000 SIGNATURES POUR POUVOIR PARLER D'UN SUJET ...

S’agissant des « ateliers citoyens » c’est à dire les anciennes commissions extra municipales qui permettaient à tout un chacun de participer à tout, désormais il faudra 1000 signatures pour qu’ils puissent se réunir sur un sujet.

... 8000 POUR DEMANDER UNE VOTATION CITOYENNE

Enfin pour « la votation citoyenne «, il faut réunir  … 8000 signatures et … 16 000 votants. Il suffit de comptabiliser le nombre de votants ces 20 et 27 juin pour comprendre qu’Eric Piolle s’est mis à l’abri de toute incursion citoyenne dans ses affaires.

IL EST L'ÉTALON DE LA DÉMOCRATIE

Au passage il faut remarquer qu’il se pense toujours l’Etalon de la démocratie : il avait fixé à 20 000 votants dans le premier mandat le chiffre à partir duquel il prenanit en compte l’avis des grenoblois. Il correspondait au nombre de suffrages obtenus par sa liste. Il descend à 16 000 en 2021 pour se rapprocher du score obtenu l’année dernière : en baisse de 3500 voix… Ce qui est une augmentation en voix selon lui. Car il ne peut être admis que le Grand Timonier soit à la baisse.

UN SYSTÈME à LA SOVIÉTIQUE

« A la soviétique «  a lancé Alain Carignon au Conseil Municipal pour décrire cet embrouillamini Kafakaïen créé pour semer le citoyen : en cherchant d’abord à comprendre dans quel dispositif il peut s’inscrire, le grenoblois qui veut poser une question devrait normalement y renoncer après s’être cassé la tête pour trouver une issue. S’il réussit à dénicher une porte, le plus certain est qu'il échouera à franchir tous les autres obstacles placés derrière. Mais si, par un miracle impossible, il parvenait jusqu’à la votation citoyenne, il ne pourrait jamais réunir 16 000 voix. Ouf. 

La démocratie "citoyenne" à la grenobloise est un copier/collé de ces Républiques qui se faisaient appeler «populaires » par anti-phrase. 

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