CULTURE : LA MUNICIPALITÉ CHERCHE à SE COUVRIR
Un exploit. Parvenir à rendre compte de l’enquête de Frédéric Martel (France Culture ) sur la culture à Grenoble sans citer aucune de ses critiques de la politique municipale, ni celles qu’il rapporte des acteurs culturels de la ville ou d'ailleurs, il fallait le faire.
JP SAEZ : "PIOLLE, TOUT ET N'IMPORTE QUOI "
Citer Jean-Pierre Saez, Directeur de l’Observatoire des cultures vidé des locaux municipaux qu’il occupe depuis des décennies comme simplement « sur le départ » est assez fort. Sans rappeler non plus quelques un des ses propos tel « le problème avec Piolle et les écologistes c’est qu’ils proposent tout et n’importe quoi. Intellectuellement, les Verts ne maîtrisent pas du tout la question culturelle. Leur vision est une somme de préjugés, d’a priori et en fait de grand n’importe quoi ! ».
LE JOURNALISME D'OPINION EST RESPECTABLE
C’est ce à quoi est parvenu Clément Berthet, journaliste « culture » au «Dauphiné « ( DL du 13/4/21) . Le journalisme d’opinion est respectable et nous le respectons. Bien qu’il soit incongru dans un journal local dominant. Mais admissible. Il implique le droit de débattre de la part de ceux qui sont lésés par lui.
LES FAITS? " UNE ENQUÊTE PLUTÔT à CHARGE"
Ainsi Clément Berthet cite Frédéric Martel selon lequel « Grenoble a longtemps été le symbole d’une révolution culturelle, d’un modèle parfait de la décentralisation. » » mais rien de ce que vit Grenoble aujourd’hui en matière culturelle selon son reportage édifiant.
Le journaliste fait juste savoir que son confrère de France Culture, pourtant orienté Vert et à gauche, a mené « une enquête plutôt à charge contre la gestion Piolle ». Les faits constituent donc « une charge » mais les lecteurs du « Dauphiné « n’en connaitront aucun ! Seulement que « les polémiques sur les dossiers culturels s’enchaînent depuis 2014. « . Les «polémiques » . Mais lesquelles ? Toujours rien.
CITER LES FAITS ? DE LA POLEMIQUE
Citer le fait d’ avoir sabré les Musiciens du Louvre, tant et tant de festivals, retiré le Tricycle de la gestion des Théâtres pour les prendre en mains, fermé le Ciel 2 ans, fait de mauvais choix à St Marie d’En Bas, tué le Magasin, visé MC2, assassiné le Théâtre municipal … pour ne citer que quelques exemples , oubliant volontairement les bibliothèques, relève de «la polémique » .
PIOLLE A MANQUE D'ATTENTION, d'OUVERTURE et d'EXPERTISE
En citant Jean-Pierre Saez selon lequel la culture a besoin « de faire preuve d’attention, d’ouverture et d’expertise en permanence » Clément Berthet admet toutefois que c’est « ce dont a sans doute manqué la première équipe d’Éric Piolle avec Corinne Bernard, adjointe aux cultures, qui ne s’est jamais imposée. Un tropisme culturel qui lui a eu l’effet d’un boomerang et que le maire écologiste tente de corriger pour ce deuxième mandat. ( …) en proposant à Lucille Lheureux le poste d’adjointe. Si l’élue n’est pas très connue dans le milieu culturel, elle a le mérite de travailler et de bien connaître ses dossiers. »
LA BELLE ELECTRIQUE : PIOLLE RECIDIVE AVEC L.LHEUREUX
Voilà donc un Piolle exonéré lui-même pour son premier mandat, comme si les décisions iniques n’avaient pas été prises par lui et une Lucille Lheureux ( Verts/FI) reconnue comme connaissant ses dossiers , alors que les incertitudes et les fautes techniques dans la seule gestion de « La Belle Electrique « prouvent le contraire comme l’a parfaitement démontré Olivier Noblecourt ( PS). Comme sa première décision de "nouvelle" Adjointe de couper brutalement a tête à l’équipe dirigeante est dans la droite ligne du premier mandat. Une élue qui connait si bien ses dossiers qu'elle a laissé un "espace public" grenoblois dont elle était précédemment responsable dans l'état que l'on voit.
CONTOURNER L'OBSTACLE de la CRITIQUE
Mais à l’occasion d’un précédent article ( 19/10/20) , le même journaliste avait couvert toutes les attaques de la municipalité Piolle contre le secteur culturel durant son premier mandat , estimant simplement que la ville avait seulement « manqué d’une ligne claire et affirmée « dans le secteur culturel. Avec –« sans doute !» - « le manque d’attention d’ouverture et d’expertise« Clément Berthet progresse. Encore un effort Camarade.
AVEC C.BERTHET, MARTEL EST D'ACCORD AVEC PIOLLE...
Sur le fond, non seulement les lecteurs du « Dauphiné « ne sauront rien de l’enquête de Frédéric Martel , mais au contraire ils peuvent penser qu’il est d’accord avec … Eric Piolle : Frédéric Martel reprenait en effet les propos d’Éric Piolle qui estimait : « Il faut en finir avec les années Malraux-Lang. » Pour le journaliste, « cet héritage bien sûr est lourd mais il peut être modernisé ». Un nouveau modèle à inventer qui doit ne pas oublier la demande d’aide croissante des acteurs de la culture, d’autant plus avec la crise sanitaire. » écrit Clément Berthet.
MARTEL: " SEUL LE FRONT NATIONAL AVAIT OSE AUTANT DE DEGÂTS"
Savoureux quand on lit l'appréciation réelle du journaliste de France Culture - « Seul le Front National avait osé faire autant de dégâts en si peu de temps dans une ville ! « - et la description de la politique de Piolle sous la plume de Martel : « Par ses oukases, ses coups de menton, et cet arbitraire politique (…) , Éric Piolle a bloqué la machine. ». Le jugeant « peu informé des dossiers, dilettante même, » . Qui a « péché par amateurisme et arrogance » ou encore qui « fleure l’incompétence ». Le tout étayé par des dizaines d’exemples concrets, des témoignages nombreux et la description accablante de la pression de la com’ Piollesque qui répète « les éléments de langage » à satiété dont visiblement Clément Berthet se satisfait , lui, pleinement.
" FAIRE ANNULER TEL RENDEZ-VOUS NON OPERATOIRE..."
Une description jouissive, au scalpel qui permet de bien comprendre les «belles personnes « qui siègent à l’hôtel de ville : «les casques bleus du maire, plus ou moins discrets, viennent jusqu’à mon hôtel, bravant le couvre-feu, pour tenter de me convaincre du bien-fondé du « piollisme » et faire un éloge stalinoïde de la politique culturelle des Verts. Les attachées de presse du maire et son service de communication, fort achalandé, déploient un storytelling millimétré, multipliant les villages Potemkine non sans insister sur telle personne à interviewer en priorité ou faire annuler tel rendez-vous non opératoire« raconte Frédéric Martel.
MUSEE de PEINTURE: L'ETAT DE DELABREMENT DES OEUVRES
Mais sous la plume de Clément Berthet l’avenir et radieux sous la houlette du Grand Timonier Grenoblois. Ainsi l’exceptionnel Musée de Peinture – réalisation Carignon – a selon lui « bien réussi en multipliant les initiatives autour de ses expositions événements avec des ateliers, des visites et même une nocturne des étudiants » .
L'AGRANDISSEMENT REFUSE PAR PIOLLE
Rappelons ce qu’en dit la plume de Frédéric Martel qui a , lui, enquêté à d’autres sources que la municipalité : « Interrogé sur l’état de délabrement de ces œuvres de réputation mondiale, Guy Tosatto, le directeur du Musée de Grenoble, qui a la charge de l’entretien des sculptures, botte en touche. Il refuse de s’exprimer en raison de son «devoir de réserve de fonctionnaire »… et renvoie à la mairie qui ne lui donnerait pas, laisse-t-il ainsi sous-entendre, les moyens de sa politique. Surtout que le projet d’agrandissement du Musée de Grenoble, prévu de longue date, et qui devait permettre à la belle endormie de sortir de son engourdissement, a été refusé par Piolle au nom de la frugalité. «
LE MAGASIN : LA LEVITATION DE PIOLLE L'A TUE
Quand au « Magasin » tué par une idéologie en totale adéquation avec la majorité municipale- Piolle s’y rendant en séances de lévitation- selon Clément Berthet il s’est seulement « coupé d’une partie de la population ces dernières années avec des expositions et ateliers trop élitistes. » ( !)
LE DEBAT SUR LES CHOIX MUNICIPAUX N'A PAS LIEU
Pour résumer la situation de Grenoble en matière culturelle, Clément Berthet explique « Si on a l’impression que la culture cristallise de nombreux débats à Grenoble en ce moment, ils ont en fait toujours existé dans la ville qui fut le symbole de la décentralisation ». Le tour de passe-passe est joué. Les « débats » théoriques ont toujours existé et ainsi celui qui concerne la politique municipale peut être gommé. Les lecteurs du DL n’ont pas à en connaître les tenants et les aboutissants. Il faut "France Culture", "Place Gre’Net" un peu , le « Vert à moitié vide ou « Grenoble, le Changement » pour le savoir.
PIOLLE " PAS SYMPATHIQUE" VEUT UN DEBAT "THEORIQUE"
On retrouve ici mot à mot sous la plume de Berthet , la stratégie de défense de Piolle explicitée par Martel : « prudent, un peu sioux, et offensif., courtois et direct, avenant mais pas franchement sympathique, Piolle se lance dans de longues explications théoriques".
LE SECTARISME EST CACHE
Bref la municipalité dispose d’un 19 eme communicant qui s’ajoute aux 18 chargés de communication de Piolle. Ainsi l’un des pans les plus significatifs du sectarisme des Rouge/verts qui dirigent la ville, les plus symboliques de la trahison de ce qu’ils représentent est caché par ce journalisme d’opinion.
UN SECTEUR EXCLUSIVEMENT ATTRIBUE à la GAUCHE
Au-delà de Clément Berthet lui-même on retrouve-là une des problématiques plus générale des médias qui ne peuvent pas rendre compte équitablement de la vérité des faits dans un secteur qui est consubstanciellement et exclusivement attribué à la gauche.
UN CORDON SANITAIRE AUTOUR DE PIOLLE
Même si depuis la Maison de la Culture voulue par De Gaulle et Malraux jusqu’aux crédits de MC2 obtenus par Carignon en passant par le nouveau Musée de Peinture, le CNAC, le Musée de l’Evêché, le Ciel, les bibliothèques supplémentaires, la multiplication des Théâtres , une grande partie de la grande histoire culturelle de Grenoble ne lui appartient pas, la gauche et l’extrême gauche profitent d’une protection qui les exonèrent d'avoir eux-mêmes à donner des preuves d’amour.
UN REFUS DE REGARDER ET DE DECRIRE
Même si, pire, comme Piolle et son équipe le prouvent, elles manifestent une hostilité vive et une intolérance effrayante, certains refusent contre toute intelligence des faits à les regarder et à fortiori à les décrire.