B.BOER : E.PIOLLE PORTE L’ESTOCADE A LA CULTURE

En un seul mandat, E.Piolle et son adjointe "aux cultures" ont porté l'estocade (1) à la culture.

Dès son avènement, il nomme une adjointe "aux cultures" en la personne d'une cheffe de gare de Clelles, pas débordée par les trains, l'inénarrable Corinne Bernard..

En une intervention lundi au Conseil Municipal, Brigitte Boer, élue de la liste de la Société civile avec Alain Carignon a parfaitement résumé la situation en démontrant le résultat catastrophique dans lequel se trouve "la culture grenobloise", ou plutôt ce qu'ils en ont fait.

L.LHEUREUX : LA CONTINUITÉ DANS LA FERMETURE

Son analyse est sans appel et quoi qu'en ait dit Lucile Lheureux (EELV/FI), nouvelle adjointe aux cultures, ce sont bien ces élus qui ont pris en mains les différents théâtres et autres salles de spectacle, s'assurant ainsi de la bonne mise en oeuvre de leurs consignes dans ces domaines.

"LE ROLE DU POLITIQUE : S'ASSURER QUE LA STRUCTURE JOUE LE JEU"

"C'est la directrice qui s’occupe de la programmation, mais il est bien évident que son cahier des charges et la ligne idéologique à laquelle elle doit se soumettre sont très fermés" a lancé Brigitte Boer ce qu'avait confirmé Lucile Lheureux au Dauphiné Libéré (20/10/2020) : "le rôle du politique, c’est de vérifier que la structure joue le jeu". Cela veut tout dire…

LE THEÂTRE MUNICIPAL ABANDONNÉ PAR LE PUBLIC ....

Le théâtre Municipal accuse une baisse de fréquentation depuis 2004
Dans le même article, sur le sujet spécifique du théâtre, Lucile Lheureux reconnait : "Si le projet change, le public qui avait l’habitude d’y aller, n’y va plus. On l’a constaté dans les fréquentations. C’est normal et ce n’est pas effrayant. Il faut du temps pour que le public identifie le lieu"…

... 3 FOIS MOINS DE SPECTATEURS....

Au cours de la saison 2000/2001, le Grand Théâtre comptabilisait 61 350 entrées. En 2001, 189 places ont été supprimées avec la fermeture du 2 ème balcon… Si on reprend la moyenne des 3 dernières saisons de Guy Sisti au théâtre (2002 à 2004) on constate que cela fait 53 133 spectateurs par an, alors que pour pour la saison 2018-2019 il y a eu 16 062 : 3 fois moins de spectateurs ! La démonstration de Brigitte Boer est incontestable mais la fuite des spectateurs "ce n'est pas effrayant" pour la nouvelle Adjointe censée développer l'accès à la culture.

LES PLACES LES MOINS CHERES ONT ETE SUPPRIMÉES


Au passage elle fustige aussi cette réduction de places du Théâtre, ces 189 places supprimées du deuxième balcon .Pour Brigitte Boer "celui où les places étaient les moins chères, là où on pouvait voir des spectacles de qualité sans se ruiner… Il valait mieux fermer que de faire les travaux qui auraient permis de conserver le même nombre de places au théâtre"…:

GUY SISTI DENONCE LA CASSE DE LA CULTURE GRENOBLOISE


Guy Sisti qui, en tant que directeur du Théâtre municipal lui avait redonné le rayonnement qu'il avait connu sous la direction de Pierre Gerbal (après la guerre jusqu'au début des années 70). Il a publié une analyse de la politique culturelle de la municipalité d'Eric Piolle :
"La culture était le fleuron de la ville, le maire précédent, Michel Destot, avait commencé son déclin. Eric Piolle en un seul mandat lui porte l’estocade."
"De nombreux artistes se sont élevés contre la démagogie du maire qui prétend «rendre la culture au peuple» pour justifier sa politique de casse."
"C’est toute l’attractivité de la ville qui souffre, le public est privé de toute la diversité artistique qui existait, compagnies locales ou grands acteurs, grands auteurs."

LE THÉATRE FAISAIT DES BENEFICES

Les choix de programmation de Guy Sisti permettait au théâtre de faire des bénéfices, car le public affluait dans sa diversité et se régalait.
Il y a même eu des rumeurs de fermeture du théâtre, mais il semble que les Grenoblois y étaient trop attachés.
Arrivée à la direction, Evelyne Augier Sérive a commencé par supprimer les abonnements, et s'est vite mis à dos la majorité des employés qui sont allés jusqu'à se mettre en grève. Ses choix de programmation, correspondant aux vœux de la municipalité de l'époque, cumulés à cette suppression ont commencé à faire baisser la fréquentation.
Lorsque l'Equipe Piolle est arrivée au pouvoir elle leur a prêté allégeance, allant même jusqu'à faire jeter les flyers qui annonçaient un spectacle qui allait se donner au théâtre, parce que Michel Destot y était remercié…

PLUS DE THÉATRE PRIVE AU THÉATRE MUNICIPAL

Le théâtre privé en a été banni en 2015 et les spectateurs qui restaient ont fui…
Lucile Lheureux persiste dans le Dauphiné Libéré : "Il n’y a plus de théâtre parisien privé..." Ce qui signifie plus de tête d’affiche nationale. "Ce n’est pas la vocation du théâtre municipal, subventionné par de l’argent public, de financer le privé."
Voilà la réaction d'un metteur en scène parisien : "Premièrement, le théâtre privé parisien n’est pas basé uniquement sur des têtes d’affiches : les six plus grands succès parisiens sont sans tête d’affiche. Deuxièmement, sans théâtre privé il y aurait pauvreté des projets"

A GRENOBLE TOUTE LA CULTURE EST EN PÉRIL

A Grenoble il n'y a pas que le théâtre qui souffre, toute la culture
est en péril.
La municipalité Piolle a supprimé la subvention des Musiciens du Louvre, fermé des bibliothèques, baissé les subventions de la MC2, repris la gestion du théâtre 145 et du théâtre de poche au collectif "le tricycle" (8 bénévoles qui le géraient avec succès depuis 8 ans) pour créer "La fête des tuiles" une kermesse qui distrait sans doute le peuple pendant une journée, mais n'a rien d'une action culturelle d'envergure. "Le Magasin" a été assassiné.

DES ARTISTES POPULAIRES SE PLAIGNENT EGALEMENT

WALY DIA, humoriste d'origine grenobloise, très déçu raconte (DL) : "Le problème, c’est que même les talents locaux, on ne les aide pas. Il n’y a aucun soutien. Zéro ! Et j’en ai fait les frais. Je voulais simplement jouer dans ma ville, avec des gens qui me connaissent…"

La presse n'est pas tendre avec la politique culturelle menée par E.Piolle. Lucille Lheureux a osé dire au Conseil Municipal qu'elle réclamait "des démentis" dans ces journaux qui fustigent sa politique. Les Rouge/Verts n'aiment les journalistes que couchés, qui se contentent de publier leur com' sans rien vérifier.

Brigitte BOER : "CONTENTEZ-VOUS DE PROMOUVOIR LA CULTURE"

"Pour que le public qui n’y est pas habitué se familiarise avec la culture, il ne faut pas l’abaisser, pour soi-disant la faire descendre dans la rue. Il faut permettre à ces nouveaux publics potentiels d’y avoir accès, en commençant par apprendre aux enfants de nos écoles que la Culture est accessible à tous, non seulement pour qu’ils deviennent de futurs utilisateurs de cette culture, mais pour qu’ils y emmènent leurs parents.
Plutôt que de vouloir imposer « des cultures » qui n’intéressent personne, contentez- vous de promouvoir la Culture qui est la seule qui peut permettre l’émancipation des peuples"
a lancé Brigitte Boer en conclusion.

DES FAITS ACCABLANTS

Malgré son mépris habituel de bobo-gaucho, on entendait bien que Lucille Lheureux ne pouvait pas ne pas encaisser les faits et les chiffres qui font mal. Sur ce dossier aussi, sur ce dossier surtout, la municipalité Piolle a tout raté. Alors que nombre d'intervenants du secteur culturel se disaient proches de ses idées, elle a démontré avec éclat la différence abyssale entre ses mots et ses actes. Ce n'est pas avec le discours dominateur et sur de lui de Lucille Lheureux qu'elle va se relever

(1) Emprunté à Guy Sisti

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